La pyjama-party a dérapé... Trois ans de prison !
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Modifié : 19 mars 2025 à 22h21 par Nicolas Terrien
Un homme de 45 ans a été condamné à trois ans d’emprisonnement dont deux avec sursis ce mardi 18 mars à Blois pour avoir commis des agressions sexuelles sur deux fillettes de 7 et 8 ans à son domicile, non loin de Vendôme.
Ce devait n’être qu’un moment de joie et de jeu entre trois copines au domicile de l’une d’entre elles... Le 24 octobre 2021, des parents déposent leurs filles chez un couple où elles doivent passer la journée puis la nuit. Au moment d’aller au lit, les trois fillettes sont logées dans la même chambre, les invitées, Léa et Thaïs* sur un lit superposé et la fille de la maison, Emma dans un lit à côté. Alors que le chahut durait dans la pièce, le père s’y est rendu... La suite, le président de la chambre correctionnelle de Blois s'est chargé de la décrire lors de la comparution de l’homme de 45 ans ce mardi 18 mars : "Léa raconte qu’il s’est couché entre elles avec Thaïs, qu’il lui a mis la main sur, puis sous les vêtements à deux reprises, et touché le sexe avec son doigt, et qu’il a aussi touché Thaïs". Autant de propos jugés crédibles par l’expertise d’un psychologue qui a entendu les deux fillettes. Chacune s’en est d’ailleurs confiée dès le lendemain, avant qu’une plainte ne soit déposée au commissariat de police de Vendôme. A la barre du tribunal, la maman de Léa ne retient pas ses larmes. "J’avais confiance, et je vis avec la culpabilité d’avoir laissé ma fille vivre ça. Je regrette pour Thaïs aussi".
"J’ai vrillé"
Sommé de s’expliquer sur deux chefs de prévention d’agression sexuelle imposée à un mineur de 15 ans, l’homme à la barre lance d’une voix basse : "Je suis conscient de la gravité. C’est parti comme un jeu, et ça a dérapé". Des jeux sous forme de chatouilles, affirme le père de famille, qui sans réaction sur Léa l’a incité à aller de plus en plus loin dans ses gestes. Jusqu’à ce que la fillette lui demande d’arrêter, ce qu’il dit avoir fait... avant de passer à Thaïs. "Vous veniez pour les calmer alors qu’elles mettaient le bazar, pourquoi les chatouiller ?" s’interroge le président Olivier Bachelet. "Je le faisais parfois avec Emma, pour la détendre", c’est-à-dire sa fille qui, selon lui, dormait à côté au moment des faits. "J’ai vrillé ! Je ne suis pas comme ça d’habitude, je ne comprends pas mon geste" poursuit l’homme, en s’appuyant régulièrement sur ses questionnements avec son psy. Sans antécédents judiciaires, la procureure Anaïs Allio se questionne sur la réitération de tels gestes, alors que sous le coup de son contrôle judiciaire, l’individu s’est mis en ménage un an après les faits avec une femme qui avait des enfants... et malgré son interdiction d’entrer en contact avec de mineurs.
"Une reconnaissance des faits qui n’en est pas une"
Alors que l’homme se défend de toute intention sexuelle dans ses gestes, maître Nathalie Coeudevez décèle "des propos malaisants". Défendant les intérêts de Léa, l’avocate assure "qu’il ne peut pas ne pas y avoir d’intentions de nature sexuelle". Pour Thaïs, maître Alexandra Mizzi dénonce "une reconnaissance des faits qui n’en est pas une", arguant qu’il ne parle que de lui, et pas des victimes. Pour le ministère public, aucun doute, les faits sont parfaitement circonstanciés et caractérisés. "Toucher le sexe d’une enfant de 8 ans n’entre pas dans le cadre de chatouilles, d’ailleurs, elles évoquent des caresses" estime la procureure. Restait à l’avocate de l’accusé d’insister sur son cheminement, plus de trois ans après les faits : "Il a vite tout reconnu, certes sans expliquer" indique maître Samira Benmerzoug. "Les experts ne relèvent pas de dangerosité qui impliquerait une récidive. Nous sommes ici dans le cadre d’un fait unique". Le tribunal a reconnu le père de famille coupable de l’ensemble des faits reprochés, et le condamne à trois ans de prison dont deux avec sursis probatoire renforcé et obligations de soins. La peine ferme sera aménagée sous bracelet électronique.
* Les prénoms ont été modifiés.