Le Loir-et-Cher, illustration proche de la France des territoires, vu du gouvernement ?
Publié : 22 novembre 2021 à 17h04 par Nicolas Terrien
Cinq visites primo-ministérielles en moins d’un an ! Incontestablement un record pour un département de taille aussi modeste. Mais quelles sont ces qualités qui font du Loir-et-Cher un territoire apparemment si incontournable pour nos gouvernants ? Jusqu’à exaspérer certains élus locaux...
Il ne se passe quasiment pas une semaine sans qu’une visite ministérielle n'apparaisse dans l’agenda presse de la rédaction blésoise de Sweet FM. En ce moment, c’est même tous les jours ! Prenons juste l’exemple de la semaine passée : Jean-Baptiste Lemoyne était à Beauval le jeudi, veille de la venue de Marc Fesneau à Veuzin-sur-Loire... Avant que le chef du gouvernement en personne ne se déplace à Blois ce samedi 20 novembre, avec dans son sillage Roselyne Bachelot et Jacqueline Gourault ! "Le record, ce doit être soixante visites ministérielles en un an, et nous devons être en train de le battre" estime le préfet de Loir-et-Cher, François Pesneau. En tous cas, celui des visites primo-ministérielles est pulvérisé, avec cinq déplacements officiels de Jean Castex entre les mois de mai et de novembre !
Comment expliquer cette appétence ?
Déjà, y a-t-il un réel intérêt pour le Loir-et-Cher ou n'est-ce qu’une simple vue de l’esprit ? Une des qualités premières de ce département est sûrement d’être très proche de Paris, et une demi-journée suffit pour un déplacement officiel. Un aller-retour rapide pour illustrer sur le terrain des problématiques aussi importantes que diversifiées : le Ségur de la santé, la réouverture des terrasses, la relance de l’économie... Les motifs de visites peuvent être aussi plus événementiels. Les Rendez-vous de l’histoire, à Blois, collectionnent les ministres, anciens comme nouveaux d’ailleurs... Ce samedi 20 novembre, Jean Castex est venu inaugurer l’exposition "Arts de l’islam, un passé pour un présent" visible à la bibliothèque Abbé-Grégoire, à Blois toujours, jusqu’au 26 mars 2022, accompagné de Roselyne Bachelot.
Des visites électoralistes selon le maire de Blois
Bon, il est vrai que le Loir-et-Cher s’enorgueillit de deux ministres que l’on pourrait percevoir comme des ambassadeurs de leur territoire. "Cela peut arriver, mais les élus locaux s’y emploient par eux-mêmes, sans que j’ai besoin de le faire" explique Marc Fesneau, ministre chargé des Relations avec le Parlement. Vu des élus locaux justement, les réactions peuvent parfois être contrastées. Sur ses réseaux sociaux, Marc Gricourt évoque la visite de Jean Castex dans sa ville : "Une venue simplement électorale, sans intérêt pour notre territoire". Et le maire de Blois d’en appeler directement au président de la République : "De grâce, dispensez-nous, monsieur Macron, de la venue incessante de ministres", écrit l’édile. "Il est temps de moderniser, simplifier le protocole républicain royaliste".