Le politologue Normand Christophe Boutin analyse la composition de l'Assemblée nationale
Publié : 27 juin 2022 à 16h10 par Julien Dubois / crédit photo : Adobe Stock
Coup d’arrêt pour le régime présidentiel. Emmanuel Macron a échoué à obtenir la majorité absolue à l’Assemblée nationale lors du second tour des élections législatives, le dimanche 19 juin. Trois grands blocs, Ensemble !, la NUPES et le Rassemblement National, siègeront dans l’hémicycle pendant les cinq prochaines années.
Après l’échec du camp d'Emmanuel Macron à obtenir une majorité absolue à l’Assemblée nationale, le nouvel hémicycle, qui est composé de trois grands blocs -"Ensemble !", la "NUPES" et le "Rassemblement National"-, se rapproche de celui qui aurait pu découler d’un scrutin à la proportionnelle. Une situation inhabituelle sous la Ve République. "C’est une chose différente, . il va falloir apprendre ou réapprendre à débattre au parlement, ce qui pourra peut-être surprendre le gouvernement après cinq années qui n’ont pas été réellement dans cette direction. Mais c’est peut-être une bonne chose pour la démocratie" analyse Christophe Boutin, politologue et professeur de droit à l’université de Caen.
Eviter les blocages
Le débat parlementaire se retrouve ainsi placé au centre du jeu politique. Le gouvernement se retrouvera à multiplier les consultations avec les différents partis, dans l’espoir de trouver des points de convergence pour pouvoir mener sa politique durant les cinq prochaines années. Mais il possède toujours quelques cartes en main en cas d’impasse, tient à préciser Christophe Boutin : "Les pays dans lesquels il y a des blocages importants sont des pays qui n’ont pas notre équilibre des pouvoirs. Celui-ci confie quand-même une responsabilité importante à l’exécutif. Le président de la République et le gouvernement ont encore nombre d’armes en main pour imposer leurs choix à l’Assemblée, quand bien même serait-elle composite" souligne-t-il.