"Les ventes de magazines people chutent tous les ans"
1er avril 2022 à 12h39 par Corentin Allain / crédit photo : Sweet FM
Finie l’époque où les marchands de journaux s’en sortaient avec la simple vente des quotidiens ou des tickets de loto. Pour eux, il est nécessaire de se diversifier. Quitte à tourner le dos à certains "classiques".
"Les ventes sont sensiblement à l’équilibre" tient d’abord à rassurer Jean-Philippe Colombier, lorsqu’on lui demande si les marchands de presse se portent bien en ce début d’année 2022. Il préside Culture Presse, la principale organisation professionnelle du secteur, pour tout le quart nord-ouest du pays. Il couvre la Normandie, les Pays-de-la-Loire, le Centre-Val-de-Loire et la Bretagne.
Un changement dans les rapports de force
Si les points de vente parviennent à garder la tête hors de l’eau, c’est en grande partie grâce à "une belle résistance de la presse magazine". Il y a les indémodables : le programme télé, toujours en tête des ventes, et la presse people. Mais tous deux sont en perte de vitesse. "Ça chute tous les ans" confie Jean-Philippe Colombier, "par contre, on progresse en qualité, on a du journalisme de fond et on tend de plus en plus à vendre de la presse qui ressemble à de la librairie".
Le Covid a favorisé les points de vente à la campagne
Les signaux positifs sont bons à prendre, après les remous connus ces deux dernières années. Il y a eu la crise sanitaire évidemment, mais aussi la disparition de Presstalis, l’entreprise qui assurait la majeure partie de la distribution des journaux et magazines français. "Il y a bien sûr tous les ans des fermetures de points de vente, mais ça n’est pas spécifique aux métiers de la presse" rassure Jean-Philippe Colombier. Le Covid, lui, a fait changer la dynamique. "Le télétravail fait revenir les citadins en campagne, c’est-à-dire que certains points de vente en milieu rural se portent très bien, au détriment d’autres en cœur de ville ou dans les centres commerciaux".