Loir-et-Cher : un dîner étoilé pour dire merci aux médecins formateurs
Publié : 27 juin 2022 à 12h19 par Nicolas Terrien
Un dîner dans un établissement étoilé : c'est une des idées développées pour remercier les médecins maîtres de stage de s'engager en faveur de la formation en Loir-et-Cher, département parmi les plus désertifiés de France.
Ce projet a été présenté ce lundi 20 juin, lors de la session publique du Conseil départemental de Loir-et-Cher. Les élus ont planché sur le renforcement et la prolongation du plan "Le 41 en bonne santé" destiné à faire face à la situation très préoccupante du département. En effet, on ne dénombre qu'un seul médecin généraliste et spécialiste pour 410 habitants, contre une moyenne de 294 au plan national, et un généraliste pour 1 359 habitants contre 1 142 en France. De plus, 56% des praticiens actuellement en poste sont âgés de plus 55 ans en Loir-et-Cher. Plusieurs actions ont été lancées pour développer l'accès aux soins et favoriser l'installation de médecins, avec plus ou moins de succès.
Un pack convivial "Merci Doc"
Il s'agit donc d'une offre à destination des maîtres de stage en cas d'installation effective d'un stagiaire, "sous forme de gratification pour deux personnes pour des événements de prestige sur le territoire", précise la délibération du Conseil départemental. Le texte en précise aussi la forme : "Dîner chez un chef étoilé de Loir-et-Cher, sorties touristiques, etc...", avec à la clé une enveloppe de 15 000 euros renouvelable chaque année, et "adaptable selon le nombre de personnes concernées". Pour Bruno Harnois, élu de Romorantin-Lanthenay en charge de la question au département, "il s’agit surtout d’une mesure symbolique". Une manière de remercier leur mobilisation pour inciter à l’installation.
Une "mesure-gadget" selon la gauche
Dans certains groupes d’opposition, l’initiative surprend. Pour Benjamin Vételé -"Le Loir-et-Cher en Commun"-, la mobilisation pour trouver des praticiens de santé "ne doit pas passer par des mesures-gadgets de gratification". A la place, l’élu Blésois suggère une aide à l’équipement pour améliorer les conditions d’accueil dans les cabinets. Une suggestion que la majorité départementale a balayé d’un revers de main. "Nous avons consulté cinq maîtres de stage, et tous ont préféré une initiative conviviale plutôt qu’une aide pour du matériel qu’ils ont déjà ou qu’ils ne jugent pas prioritaire" justifie Bruno Harnois. Les élus ont validé le financement de ce "Plan de Santé 41" à l’unanimité.