Loir-et-Cher : une session entre défiance et tensions au département
Publié : 20 juin 2022 à 16h45 par Nicolas Terrien
Les fortes dissensions entre majorité et oppositions ont connu un regain de tension ce lundi 20 juin, en séance publique du Conseil départemental de Loir-et-Cher.
Les élections législatives et la campagne qui les ont précédées en Loir-et-Cher laissent des séquelles à l'hôtel du département. Comme on pouvait s'y attendre, de nombreuses demandes de clarification ont été adressées à Philippe Gouet et à sa majorité multiconfessionnelle qui va de la gauche sociale-démocrate à la droite extrême. Michel Fromet (Blois 3, le Loir-et-Cher Autrement) a souhaité se faire confirmer "l'imperméabilité" de l'UPLCI -le groupe majoritaire- à l’extrême-droite. Marie-Hélène Millet (Blois 2, CentreS 41) va dans le même sens en interrogeant le président sur l'appartenance ou non du binôme de Chambord -Guillaume Peltier et Virginie Verneret- au groupe majoritaire. Guillaume Peltier* qui était le grand absent lors de ces échanges (arrivé seulement à 10h35, soit bien après ces débats)... Mais on ne parlait presque que de lui dans des joutes verbales aussi orageuses que le temps de ce lundi 20 juin ! "Il est évincé de la majorité. J'ai sa lettre de démission de la coprésidence du groupe UPLCI" indique Philippe Gouet.
Le "cas" Verneret
En revanche, Virginie Verneret ne s'est pas démontée ce lundi matin. Ayant pris acte des reproches émanant des rangs des oppositions, surtout son soutien à Guillaume Peltier lors des législatives, elle s'explique : "C'était un choix personnel, lié non seulement à notre campagne lors des élections départementales, mais également à notre travail en commun sur le canton de Chambord". L'élue précise aussi qu'elle a soutenu Valérie Pécresse et qu'elle reste adhérente à LR. "Je ne suis pas d'extrême droite" conclut-elle, en indiquant qu'elle siège désormais en tant que non-inscrite. Quand à sa délégation aux espaces naturels sensibles et aux associations environnementales ? "Je vais y réfléchir, je n'ai pas encore décidé" exprime Philippe Gouet devant l'assemblée départementale. Sauf qu'à l'issue d'une suspension de séance une heure plus tard, le président a dû trancher plus vite que prévu, à la demande insistante des oppositions. "Pas besoin de voter, je lui retire ses délégations".
Chasse aux fantômes
Stéphane Baudu (Blois 2, CentreS 41) charge l’équipe du président Gouet : "Votre majorité dépend de votes d'influence zémourienne" appuie l'ancien député-suppléant de Marc Fesneau. A gauche, Benjamin Vételé (Blois 1, Le Loir-et-Cher en Commun) souligne "le délitement de la famille politique qui gère ce département depuis trente ans" et se réfère avec humour au film "SOS Fantômes" pour chasser certains spectres qu'il aurait observés planant autour de la campagne législative... Les ombres de personnalités politiques qui ont marqué l'institution ces dernières années. Philippe Gouet répond : "Les supputations sur Nicolas Perruchot, la justice s'en occupe". Agnès Thibault (La Sologne, La Droite Républicaine) jette un froid sur l'assemblée, affirmant dire "tout haut ce que tout le monde pense tout bas"... En l’occurrence que "le fait que le directeur de cabinet de Philippe Gouet soit le bras droit de Guillaume Peltier est un problème". Ambiance...
* Sollicité par Sweet FM ce lundi matin, Guillaume Peltier, vice-président de Reconquête et ancien député de Romornatin-Lanthenay, n'a pas souhaité réagir, ni sur la session, ni sur les enseignements du scrutin législatif en Loir-et-Cher.