Lubrizol : une étude s’intéresse aux effets de l’incendie sur le long terme
5 octobre 2022 à 17h47 par Julien Dubois / crédit photo : Sweet FM
Trois ans après l’incendie de l’usine Lubrizol, des chercheurs de l’université de Rouen s’intéressent aux conséquences sur le long terme. La seconde phase du projet Cop Herl, lancé l’été dernier, consiste à évaluer l’impact des produits issus de l’incendie sur l’environnement et la population.
A Rouen, trois ans après l’incendie de l’usine Lubrizol, le 26 septembre 2019, des interrogations demeurent. Quelles seront les conséquences de la catastrophe sur le long terme et son impact sur l’environnement ? Comment s’adapter au risque industriel ? Autant de questions auxquelles tente de répondre le projet Cop Herl. Porté par l’université de Rouen, il réunit depuis 2020 une centaine de chercheurs qui ont fait part, l’été dernier, de leurs premières observations à l’issue de la première phase. "Elle a permis de caractériser les produits de l’incendie, ce qui est sorti, quelles molécules ont été produites par le feu. Ce que nous recherchons, ce sont les marqueurs qui attestent de l’effet de l’incendie, contrairement aux autres contaminants qui existent tous les jours, parce qu’il y a au quotidien des activités industrielles, des activités de déplacement automobile qui produisent des contaminants que l'on retrouve dans l’environnement et qui ne peuvent pas être associés à l’incendie" explique Matthieu Fournier, enseignant-chercheur et co-coordinateur du projet.
En savoir plus sur la pollution pré et post incendie
La seconde phase de l’étude s’attelle désormais à chercher des traces de cette quinzaine de marqueurs spécifiques. Des prélèvements réguliers sont réalisés dans l’agglomération de Rouen, le long des matrices environnementales -eau, sol-. "On va voir si on les retrouve dans l’environnement. On a des échantillons conservatoires qui ont été prélevés au moment de l’incendie, puis après, et des échantillons qu’on continue à récupérer tous les mois sur le territoire, pour savoir si ces marqueurs ont eu un impact et si cet impact est toujours d’actualité. Et si oui, comment il diminue et combien de temps il va durer. Puis la deuxième activité, c’est de savoir si ces marqueurs ont une toxicité éventuelle : on a développé des modèles cellulaires qui vont nous permettre de tester cette toxicité. Les informations recueillies pourront nécessiter de développer une évaluation quantitative du risque sanitaire si les résultats s’avèrent nécessaires à être complétés" ajoute Matthieu Fournier, qui estime que les conclusions de cette deuxième phase seront dévoilées en 2024.