Mosquée d'Allonnes : le recours de l'avocate est rejeté
2 novembre 2021 à 11h44 par Jonathan Lateur
Le tribunal administratif de Nantes a rejeté, ce vendredi 29 octobre, le recours déposé par l'avocate des responsables de la mosquée d'Allonnes. Maître Nabila Asmane envisage désormais de saisir le Conseil d'Etat.
Le tribunal administratif de Nantes a rejeté, ce vendredi 29 octobre, le recours qu'avait déposé l'avocate des responsables de la mosquée d'Allonnes. Les lieux, suspectés d'abriter des activités relevant de l'apologie du terrorisme, restent donc sous le coup d'un arrêté de fermeture de six mois, conformément à la décision de la préfecture de la Sarthe : "Je regrette ce résultat qui fait fi des 160 attestations signées par des gens ayant fréquenté cette mosquée et qui affirment toutes que les faits reprochés ne correspondent en rien à ce qui s'y passait" réagi Nabila Asmane, avocate des associations gestionnaires de la mosquée incriminée, évoquant par ailleurs "une vingtaine de parents, parmi les signataires, qui affirment que leurs enfants n'apprenaient pas le coran mais seulement la langue arabe" au sein de l'école coranique. Maître Nabila Asmane entend désormais poursuivre le combat en saisissant le Conseil d'Etat.
Quand Karim Daoud était consulté dans le cadre de la lutte anti-terrorisme
Maître Nabila Asmane souligne également "les contradictions du préfet de la Sarthe". Selon elle, Patrick Dallennes et Karim Daoud -gestionnaire de la mosquée- avaient noué un lien de confiance cette dernière année : "Il y a un an jour pour jour, le préfet était autour d’une table avec Monsieur Daoud, et ils discutaient des solutions à trouver dans le cadre de la lutte anti-terroriste. Il a fait appel à lui quelques jours après l’attentat malheureux à l’encontre de Samuel Paty. En octobre 2020, nous avons donc d’excellentes relations, en février 2021, le préfet souhaite même remettre une médaille d’honneur à l’intention de Karim Daoud. Trois mois plus tard, mon client est convié aux assises territorial sur l’Islam, c’est dire s’il y a une très grande confiance qui s’est établie".
Le préfet se justifie dans son mémoire
Dans le mémoire qu’il a remis au tribunal administratif de Nantes pour justifier sa décision, Patrick Dallennes explique qu’il n’avait tout simplement pas connaissance des faits reprochés à Karim Daoud. "Impossible !" selon Maître Nabila Asmane : "Il faut rester sérieux et respecter l’intelligence des Français. Sont évoqués des faits qui datent de 2015, 2016 et 2018, donc n’allez pas me dire qu’en 2021, ils n’étaient pas connus. Ce n’est pas possible de tenir ce genre de discours. En réalité, ils étaient parfaitement connus mais il n’y avait aucun lien entre ces éléments anciens et Monsieur Daoud qui, avec son association, avait repris la gestion de la mosquée en 2019. Si cela avait été le cas, je reprends la réflexion du maire d’Allonnes, qu’est-ce qu’on a fait pendant tout ce temps ? Si les autorités n’ont pas agi alors qu’il y avait des éléments d’inquiétudes, c’est de l’incompétence !".