2019-2020 : l’hiver le plus doux jamais enregistré dans l’ouest
10 mars 2020 à 14h13 par Corentin Allain
Record de douceur battu en Europe : jamais, depuis que Météo-France réalise des relevés, autrement dit en remontant à 1958, de telles températures n'avaient été enregistrées en pareille saison. Et ce n'est pas la seule particularité de cette période hivernale.
Alors qu’elle touche à sa fin, la période hivernale 2019-2020 laisse un sentiment particulier… Cette impression qu’il a plu quasiment tout le temps, que le vent a soufflé fort, et surtout qu’il a fait particulièrement doux. "Cet hiver restera dans les mémoires", confirme Franck Baraer, climatologue pour Météo-France dans le grand ouest. "On a enregistré des moyennes 3 degrés supérieures à la normale sur les mois de décembre-janvier-février, ce qui est considérable. La dernière fois que l’on avait eu un hiver très doux, c’était en 2016, où l’on avait une anomalie de 2,5 degrés", précise-t-il. "Un autre paramètre important est le nombre de jour de gel. Au Mans par exemple, on n’en a eu que 20, alors que la normale est de 30. A Evreux, c’est encore pire, avec seulement 18 jours. A noter tout de même un petit épisode neigeux dans l’Orne, le matin du 26 février, sur les hauteurs de la forêt d’Ecouves".
Une dizaine de tempêtes
Pourquoi cette douceur particulière ? Le vent qui a beaucoup soufflé y est sûrement un peu pour quelque chose selon Franck Baraer : "en général, quand les rafales viennent de l’ouest, elles sont assez puissantes, et cela nous garantit un hiver très doux et de la pluie assez fréquente", explique l’expert. Côté tempêtes, on en a comptabilisé une dizaine sur la France entre décembre et février, "ce qui est beaucoup, mais prises une par une, elles n’avaient rien de particulier" selon le climatologue.
Pluviométrie exceptionnelle
Enfin, et ça n’a échappé à personne, les sols sont gorgés d’eau. Il suffit de faire quelques centaines de mètres en campagne pour s’en rendre compte. "Il est tombé entre 250 mm et 300 mm de pluie au total sur les trois derniers mois, c’est à 20 à 30% de plus que la normale", confirme Franck Baraer. "En ce début mars, on relève presque des records de saturation des sols", dit-il. Mais ce n’est pas forcément une catastrophe pour lui : "la bonne nouvelle, c’est que l’on débute ce printemps avec des réserves d’eau bien remplies, ce qui est une bonne chose pour se prémunir contre d’éventuelles sécheresses estivales", conclut le spécialiste.