Air Affaires : le Uber du ciel veut décoller en Sarthe
16 janvier 2019 à 15h38 par La rédaction
Née en Bretagne, la plateforme Air Affaires affiche de grandes ambitions. Ses dirigeants tentaient, ce mardi 15 janvier lors d'une présentation au Mans, de séduire les patrons sarthois avec une promesse : se déplacer en avion à des prix aussi compétitifs que ceux du train voire de la voiture, mais surtout nettement plus rapidement.
Des vols business au départ de l’aérodrome d’Arnage, aux portes du Mans ? Si aujourd’hui rien de tel n’existe, c’est bien ce qu’aimerait développer Air Affaires, société bretonne d’origine, en ciblant d’abord la clientèle des chefs d’entreprises. L’idée, exposée ce mardi 15 janvier à la Chambre d'Industrie de la Sarthe, étant de pratiquer des prix attractifs par rapport au train ou à la voiture : "Là où nous sommes déjà implantés, nous totalisons à ce jour une soixantaine de clients abonnés, qui sont des consultants seuls, de grosses entreprises du secteur de la maroquinerie ou des assurances… Bref, un panel extrêmement large, pour lequel on a fait des vols Brest - Londres, Rouen - Stuttgart ou même jusqu’en Italie. En partant du Mans, on pourra aller absolument n’importe où en France ou dans les pays voisins" argumente Olivier Bécot, directeur général.
Un système inédit de mise en relation
Air Affaires n’est pas à proprement parler une compagnie aérienne, puisque la structure se "contente" de mettre en relation propriétaires d’avions, chefs d’entreprises et pilotes professionnels, un peu à la manière des fameux services de l’Américain "Uber" sur la route : "Nous savions que des patrons sarthois étaient très intéressés, notamment pas des destinations comme le massif central, très mal desservi par les transports ferroviaires" explique Laurence Chaize, manager de l’aérodrome d’Arnage, désireuse d’en renforcer la fréquentation avec cette offre de liaisons aériennes "qui démarre entre 250 et 300 euros l’heure de vol pour un petit avion, pour atteindre 6 à 8 000 euros pour des appareils beaucoup plus gros" chiffre Olivier Bécot.
Plus rapide, moins fatiguant que la route
Une fois acquitté un droit d’entrée annuel fixé à près de 2 000 euros, l’offre d’Air Affaires devient attractive si on prend régulièrement l’avion mais plus encore si on monte à plusieurs, puisqu’on parle-là de forfaits déconnectés du nombre de passagers. Et la vitesse a son intérêt : "Prenez l’exemple de l’Auvergne, si vous faites l’aller-retour, c’est quasiment dix heures de voiture avec le mal de dos, la fatigue, les risques au volant qui ne sont jamais bien loin" témoigne Jérôme Hervé, à la tête des Transports Salesky à Sablé-sur-Sarthe, lui-même volontiers "tenté par quelques essais" avec Air Affaires, start-up créée à Guipavas en 2015, qui a levé en novembre dernier quelque 2 millions d’euros et dont les premiers appareils pourraient donc prochainement décoller du tarmac à Arnage.