Au Mans, la SETRAM ne veut plus faire cohabiter tram et deux-roues

C'est un tweet de la SETRAM qui a de quoi faire bondir les utilisateurs de deux-roues non motorisés dans le centre-ville du Mans. Le message est clair : "En vélo, en trottinette, ne roulez pas sur les voies du tramway !", photomontage à l'appui, avec un tram qui pointe son nez derrière un jeune trottinettiste -quelque peu caricatural puisqu'étant dépourvu de casque de protection mais pas d'écouteurs-. Et ce jeu de mots dont on peine à saisir le sens s'agissant de sécurité sur la voie publique : "Vous suivez votre propre voie ? Le tram aussi !".

Le cas de la rue Gambetta

Pas besoin d'une longue analyse : si l'on applique à la lettre cette "directive" émanant de la régie mancelle des transports en commun, et qu'on respecte l'interdiction faite aux deux-roues de circuler sur les trottoirs, alors on prive les cyclistes et les trottinettistes de plusieurs kilomètres d'itinéraires dans la ville. Et notamment la rue Gambetta qui, aux heures de pointe, prend un faux air d'Amsterdam : les adeptes des mobilités douces l'empruntent nombreux parce qu'ils s'y sentent en sécurité, loin des automobilistes pressés.

Messages contradictoires

Le même constat peut être fait sur la longue avenue du Général-Leclerc, que les cyclistes n'auraient donc plus la possibilité d'utiliser dans le sens de la descente -avec les tramways-, renvoyés vers une rue Auvray certes bordée de bandes cyclables mais également empruntée par les voitures. La campagne de sensibilisation de la SETRAM étonne, à un moment où la notion de "partage de la voie publique" est régulièrement mise en avant et alors que la signalisation n'interdit en rien de rouler entre les rails du tram.

Interdir ou sensibiliser ?

Contacté par nos soins, le service communication de la SETRAM entend nuancer le propos : "Chaque jour, nos conducteurs de tram évitent plusieurs accidents dus à des comportements dangereux, parfois simplement liés à l'inattention, de la part de cyclistes ou de gens à trottinette... Et c'est d'autant plus vrai que la fréquentation de ces deux-roues a nettement augmenté ces derniers temps" argumente-t-on, en expliquant vouloir aussi lutter contre la mésaventure classique du cycliste manceau qui coince sa roue dans un rail.