Cancers : le dépistage malgré la Covid-19

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Le CRCDC insiste sur le nécessaire dépistage des cancers malgré l'épidémie
Crédit : Nicolas Terrien

Publié : 8 octobre 2020 à 12h52 par Nicolas Terrien

Le contexte épidémique ne doit pas faire oublier que les cancers tuent plus de 157 000 personnes chaque année en France. D'où la nécessité du dépistage précoce.

"L’épidémie a bousculé nos habitudes, mais elle peut-être aussi marquée un changement de nos habitudes de santé" estime le docteur Emilie Fetissof. La médecin-coordonnateur du CRCDC adosse son espoir sur le fait que 76% de la population française fera plus attention à sa santé suite à la crise du Covid-19 (sondage BVA réalisé pour l’Institut national du cancer). Tout le monde s’accorde à dire que la prévention reste le moyen le plus efficace pour limiter les risques de développement de maladie, mais en revanche, l’information aurait manqué sur le sujet à cause de l’occupation quasi-exclusive du coronavirus dans l’espace médiatique.

Aller se faire dépister...

Il est vrai que lorsqu’on parle de dépistage aujourd’hui, on songe immédiatement à la Covid-19 et aux campagnes menées conjointement par les préfectures et les ARS sur les territoires. Mais les tests organisés par le Centre régional de coordination des dépistages des cancers de la région Centre-Val-de-Loire restent complètement opérationnels. "Evidemment, les professionnels ont adapté leurs pratiques, en respectant les gestes barrières" indique le docteur Emilie Fetissof. Sans relâche, le CRCDC dépiste les cancers du sein -la campagne "Octobre Rose" débute-, du col de l’utérus et colorectal chez les personnes identifiées selon des critères d’âge ou de risque.

... Et aller consulter !

Cancers, maladies cardiovasculaires, diabète... Difficile d’évaluer d’éventuelles recrudescences d’aggravation de ces maladies suite au confinement. La CPAM de Loir-et-Cher dresse tout de même un constat : "Les consultations chez les médecins généralistes ont baissé de 45% sur la période" confirmse son directeur, Pierre Cuchet. Des dispositifs de téléconsultation avaient alors été organisés pour pallier ces défections sur fond de peur du virus, pouvant parfois entraîner des complications. La dynamique de consultation semble retrouvée à ce jour, "ce qui est crucial. Il faut que les personnes aient recours aux soins".

Docteur Emilie Fetissof

Prévenir, c’est très souvent guérir

Les manifestations liées à "Octobre Rose" vont débuter, mais dans la limite des règlementations sanitaires en ce qui concerne les événements publics festifs ou sportifs. L’important étant de rappeler l’importance du dépistage du cancer du sein qui atteint 59 000 nouvelles femmes chaque année en France. 12 000 en meurent... "Mais on relève 99% de taux de survie à cinq ans pour un cancer du sein détecté à un stade précoce" rappelle Emilie Fetissof. Des courriers sont envoyés aux femmes de 50 à 74 ans les invitant à réaliser une mammographie. Les taux de réponse au dépistage organisé est de 59% en Loir-et-Cher et de 55,6% en Eure-et-Loir.