Damien Pichereau nommé pour mieux réguler les "véhicules utilitaires légers"
8 janvier 2018 à 15h52 par Emilien Borderie
Ils roulent souvent surchargés, ils polluent, leurs conducteurs ne respectent pas la législation sur les temps de repos⬦ Et ils prolifèrent sur nos routes depuis quelques années : les "véhicules utilitaires légers" font l'objet d'une mission d'étude, confiée à Damien Pichereau, député de la Sarthe.
Il y a la fourgonnette du charpentier, celle des agents de la ville ou encore celle du facteur. Mais aussi, et leur nombre explose depuis quelques années, ces petits camions mis sur les routes par des transporteurs d’Europe de l’est notamment : on les appelle "véhicules utilitaires légers". Ils ne doivent pas dépasser -en théorie- 3,5 tonnes tout compris : "Mais la charge maximale n’est que rarement respectée sur ces engins déjà très lourds à vide et dans lesquels on ne peut finalement pas mettre énormément de choses" souligne Damien Pichereau, député de la Sarthe chargé d’une étude sur la prolifération de ces engins au plan national et même européen.
Concurrence déloyale
Outre la surcharge, ces grosses camionnettes posent aussi un problème de concurrence déloyale : "Il n’y a pas, à bord, de tachygraphe, et leurs chauffeurs ne respectent pas les temps de conduite. Certains roulent vingt heures par jour, quatre-vingt-dix heures par semaine, c’est énorme. Cela induit évidemment de gros problèmes de sécurité routière et ça nuit sérieusement aux entreprises de transport françaises qui elles, suivent les règles !" explique le parlementaire "En Marche" avant de pointer la congestion et la pollution engendrée par ces véhicules qui s’infiltrent sans mal, vu leur gabarit, jusqu’au cœur des villes.
Une loi sur les mobilités
S’il est trop tôt pour évoquer les pistes sur lesquelles planche le gouvernement afin de mieux réguler ces "véhicules utilitaires légers", il semble bel et bien nécessaire de réagir : "leur essor risque fort de s’accroître, ne serait-ce qu’au vu de la progression du commerce en ligne" estime Damien Pichereau qui multiplie donc actuellement les auditions auprès de représentants de la prévention routière et du secteur de l’acheminement des marchandises, avec en ligne de mire "une meilleure politique en matière de transport qui donnera lieu à une grande loi sur les mobilités cette année".