Désertification médicale : la Sarthe manque de dentistes

SWEET FM
Crédit : Adobe Stock

30 juin 2021 à 19h59 par Clément Rohée

Quand il n'est pas impossible de trouver un praticien, les délais sont souvent interminables. La Sarthe manque de dentistes. C'est même l'un des départements de France les moins bien lotis actuellement en la matière.

Avec 3,7 chirurgiens-dentistes pour 10 000 habitants, la Sarthe est bien en dessous de la moyenne nationale qui est à 6,7. Le département compte 205 praticiens au total et la situation devrait encore empirer dans les prochains mois : "Neuf chirurgiens-dentistes vont prendre leur retraite d’ici la fin de l’année et ne seront pas remplacés" souligne Catherine Berry, présidente de l’ordre des chirurgiens-dentistes de la Sarthe. "Plus de 50% des dentistes du département ont plus de 55 ans, donc il n’y a pas de raisons que la situation s’améliore" enchérit Daniel Lesschaeve, président de Cosia 72, association qui aide les personnes vulnérables dans l’accès au soin.

Des conséquences multiples

Ce cruel manque de dentistes en Sarthe n’est pas sans conséquences. "Cela pose plusieurs problèmes. D’abord, si vous n’avez pas de praticiens référent, et que le vôtre est parti à la retraite, pour en retrouver un, c’est quasiment impossible. Par ailleurs, les délais pour avoir un rendez-vous sont très longs" explique Daniel Lesschaeve. Aujourd’hui, le phénomène touche aussi le milieu urbain. "L’ensemble du département est touché désormais. Même au Mans, la désertification est présente" affirme Catherine Berry.

Une lueur d’espoir

Dans ce contexte, un projet fait office d’éclaircies au milieu de ce sombre tableau. Un centre d’enseignement et de soins dentaires au centre hospitalier du Mans est dans les cartons. Des étudiants de la fac de Nantes en odontologie y seront accueillis. "Cela va leur permettre de passer quelque temps dans le département avec la possibilité de faire des remplacements. On a beaucoup d’espoir dans ce projet" dit Catherine Berry. Daniel Lesschaeve lui est plus mitigé : "Il faut espérer qu’à la fin il y ait le plus d’étudiants possible qui décident de rester, mais ça on ne peut pas le savoir à l’avance". L’ouverture est prévue, au plus tôt, pour février 2022.