Disparition de Lydie Logé : "Monique Olivier sait ce qui est arrivé"
21 avril 2021 à 1h01 par Julien Dubois
L'ombre de Michel Fourniret plane sur la disparition de Lydie Logé, cette jeune Ornaise dont on ne trouve plus trace depuis décembre 1993. Selon l'avocat de la famille, l'ex-femme du tueur en série, Monique Olivier, qui vient de faire des révélations concernant l'affaire Estelle Mouzin, possède la clé de l'énigme.
Dans l’Orne, vingt-huit ans après la disparition de Lydie Logé, la présence de Michel Fourniret, le 18 décembre 1993 à Saint-Christophe-le-Jajolet, ne fait plus guère de doute. Le tueur en série a été mis en examen en décembre 2020 dans cette affaire, pour "enlèvement et séquestration suivis de mort". Monique Olivier, dont on sait désormais qu'elle contribuait activement aux effroyables agissements de son compagnon, est pour sa part poursuivie pour "complicité".
Un tueur à quatre mains
Mais c’est un autre dossier impliquant le couple diabolique qui fait l’objet de rebondissements : l’ex-femme de "l’ogre des Ardennes" a révélé auprès des enquêteurs le lieu où pourrait se trouver le corps d’Estelle Mouzin, disparue en 2003 en région parisienne. Celle qui se taisait depuis toujours parle enfin, et pourrait ainsi faire avancer d'autres affaires. Pour maître Didier Seban, avocat de la famille de Lydie Logé, "les crimes ont toujours été commis à quatre mains. C’est après l’avoir rencontré en prison [NDLR: Monique Olivier] que Michel Fourniret va devenir le tueur que nous connaissons bien. Et à chaque fois, c’est elle qui lui fournit, ou un alibi, ou une raison de faire monter une jeune femme dans la voiture. C’était le plaisir pervers du couple qu’il lui raconte tout quand elle n’était pas là. Notre conviction, c’est qu’elle sait parfaitement ce qui est arrivé à Lydie Logé, comme elle sait ce qui est arrivé à Estelle".
Me Didier Seban, avocat de la famille de Lydie Logé
"Rendre à Lydie ce qu’on lui devait"
L'espoir de connaître la vérité sur la disparition de la jeune Ornaise n’a jamais été aussi grand. Et notamment depuis 2018, lorsqu’un rapprochement a été fait entre des traces ADN issues de composés organiques trouvés dans la camionnette de Michel Fourniret et l'ADN de la mère de la disparue. Pour Didier Seban, il est grand temps pour la famille d’obtenir toutes les réponses, "afin de pouvoir se dire qu’on a été au bout de ce combat, et peut-être se dire qu’on a rendu à Lydie ce qu’on lui devait, c’est-à-dire ne pas laisser sa mort dans le silence". Et pour permettre aux proches de se reconstruire : "Ce combat-là, c’est aussi retrouver le corps, lui donner une sépulture, donner une réponse à chacun, à son fils aussi. Le jour où on l’aura identifié, ce sera primordial pour la famille […] Il y a ce temps de la recherche, qui ne permet pas de passer à autre chose", ajoute l’avocat, persuadé que les choses pourraient aller très vite si "on arrive à faire que Monique Olivier reconnaisse sa participation dans cette affaire, et nous donne des détails".