En Sarthe, une hausse de 40% des bénéficiaires des Restos du Cœur

Les effets de la crise sont bien visibles en Sarthe. A l’occasion de l’ouverture de sa 36^e campagne d’hiver, les Restos du Cœur enregistrent une très forte hausse de leur nombre de bénéficiaires : "Depuis le mois de mars, nous avons accueilli plus de 10 000 personnes dans nos centres et distribué près de 800 000 repas aux plus démunis. Par rapport à l’hiver dernier, cela représente pratiquement deux fois plus de repas et 40% de personnes supplémentaires" détaille Claire Lemetter, responsable communication de l’antenne départementale.

Claire Lemetter

Le Bus du Cœur ne désemplit pas

Un autre chiffre témoigne de la hausse significative de la précarité dans le département. La fréquentation du Bus du Cœur qui sillonne les rues du Mans a considérablement augmenté en l’espace de quelques mois : "Nous sommes passés de 100 à 300 personnes nourries par soir. Normalement on donne un repas chaud, mais depuis mars, on se contente de distribuer des denrées froides comme des sandwiches triangle, et c’est un vrai problème en hiver puisque c’était souvent le seul repas chaud des bénéficiaires" déplore Claire Lemetter.

Claire Lemetter

Les étudiants toujours plus représentés

Parmi celles et ceux qui font la queue dans les centres de distribution ou au Bus du Cœur, on retrouve de plus en plus d’étudiants : "Une personne accueillie sur deux aux Restos du Cœur en Sarthe a moins de 25 ans. Beaucoup de ces jeunes s’en sortaient grâce à des petits boulots, mais malheureusement avec la crise, ils ont perdu leur job. Nous avons aussi beaucoup d’étudiants internationaux qui ne peuvent plus compter sur le soutien de leurs parents, eux-mêmes en difficulté à cause du confinement" poursuit l’intéressée.

Obligation de s’adapter

Pour faire face à cette hausse attendue mais néanmoins soudaine, les Restos du Cœur ont été contraints de s’adapter et de revoir les horaires des centres d’accueil : "Par exemple, pour toucher les étudiants, nous avons mis en place une distribution les lundis et vendredis soir. Nous ouvrons également les centres une journée de plus par semaine. Nous avons donc de quoi nourrir tout le monde, mais mon regret c’est que nous manquons de produits frais comme de la viande et des œufs pour que les repas soient plus variés" conclut Claire Lemetter.

Claire Lemetter