L'avis des Blésois : quel Noël pour nos aînés ?

SWEET FM
Pour Annette et Emma, ce sera en famille, mais en comité réduit
Crédit : Nicolas Terrien

Publié : 3 décembre 2020 à 9h54 par Nicolas Terrien

L'évolution de la situation sanitaire a déjà hypothéqué tout espoir de grands repas de fêtes en famille, mais de là à faire manger les grands-parents dans la cuisine... Réactions à Blois.

C’est peu dire que le goût de la bûche leur reste en travers de la gorge. La "sortie" de Rémi Salomon le 24 novembre dernier suscite toujours autant de réactions : "On coupe la bûche en deux et papy et mamie mangent dans la cuisine" avait préconisé le président de la commission médicale d'établissement de l'AP-HP, quelques heures avant les annonces de déconfinement progressif par Emmanuel Macron. Sauf que la loi du roi Salomon paraît ici maladroite et stigmatisante envers tout un pan de la population qui souffre de l’isolement depuis mars : les personnes âgées. "C’est ridicule, comme beaucoup de décisions qui sont prises en ce moment" tonne Henri, un septuagénaire blésois habitant le quartier Vienne.

Noël en petit comité

"Ces propos m’ont choqué" affirme François, croisé en centre-ville, même s’il reconnaît volontiers que la grande tablée familiale semble compromise : "Dans ma famille, on arrive vite à dix ou douze personnes, donc cela s’annonce compliqué". Chez les séniors blésois, la question est donc au centre de toutes les conversations. Bien que jeunes retraitées, Monique, Simone, Thérèse et Frédérique exposent leurs plans entre elles : "Moi, je vais réveillonner chez ma belle-fille" indique Simone. "Nous, nous serons sept, et neuf avec ma fille et mon petit-fils... C’est bon ?" tente de se rassurer Frédérique... Et papy et mamie dans la cuisine ? "Ah ça, non ! Certainement pas !" scandent-elles en chœur. "Ou alors on prend toute la bûche !". Les rires fusent.

Frédérique, Thérèse, Simone et Monique : quatre Blésoises prêtes à festoyer malgré la Covid-19. ©Nicolas Terrien

Annette et Emma en famille

Annette est accompagnée de sa petite-fille Emma : "Comme sa mère travaille à l’hôpital, je la garde" explique la grand-mère. Pour elle, le programme des fêtes de Noël se dessine : "Je réveillonnerai chez moi, et j’irai ensuite chez ma fille à Blois. Mon autre fille habite dans les Landes, on se verra en vidéo". La période de fête se profile en comité restreint dans la famille d’Annette, mais l’essentiel est ailleurs : "On essaye de lui faire prendre l’air pour qu’elle puisse respirer en ne restant pas toute seule" explique Emma, avec ses mots de fillette de 11 ans. Incontestablement, tous ces séniors blésois prennent la situation sanitaire très au sérieux, tout comme leur bien-être en famille au moment des fêtes. En espérant des jours meilleurs.