L'économie normande sous la menace des "gilets jaunes"
27 novembre 2018 à 15h42 par La rédaction
La chambre de commerce et d'industrie de Normandie alerte sur les conséquences, déjà palpables économiquement, des actions de blocage menées depuis une dizaine de jours par les "gilets jaunes".
Elle assure respecter absolument le droit de manifester… Mais les faits sont là, après le coup d’envoi, le 17 novembre, des actions opérées par les "gilets jaunes" : "Les blocages à répétition qui paralysent des axes de circulation stratégiques ont réduit très fortement l’accès aux villes, aux zones commerciales et aux zones industrielles. A Alençon, Vernon, Pont-Audemer, les baisses de chiffres d’affaires constatés par des dizaines de commerçants oscillent entre 20 et 50% alors que la période qui précède les fêtes de Noël revêt pour eux une importance capitale. A Evreux, les centres commerciaux accusent aussi le coup avec des baisses de chiffres d’affaires autour de 50%, des produits frais perdus, un approvisionnement difficile et des situations de vandalisme. A Mortagne-au-Perche, la baisse de chiffre d’affaires de certaines grandes surfaces atteint les 80% et à Pont-Audemer, des magasins ont même été fermése" écrit la CCI de Normandie.
Le droit de manifester, mais aussi... de circuler
Selon la chambre consulaire, l’activité industrielle est aussi fortement impactée pour les sites situés à proximité de ronds-points bloqués : "Les entreprises signalent des retards dans les livraisons et les approvisionnements et des difficultés pour les collaborateurs à accéder aux sites" précise Vianney de Chalus, président d’une instance qui représente 110 000 entreprises en Normandie et qui assure être alerté "quotidiennement" par des patrons "extrêmement inquiets pour l’avenir de leur activité". Sans remettre en cause "le droit fondamental à manifester", la CCI de Normandie demande que les pouvoirs publics fassent respecter "le droit non moins fondamental de la libre circulation des biens et des marchandises", puisqu’il en va, conclut-elle, "de la survie de nombreuses entreprises qui sont au cœur de l’activité et de l’emploi de notre région".