La CGT Cheminots de la Sarthe dénonce la politique de l'agent unique
23 octobre 2019 à 15h57 par La rédaction
Les trains qui circulent avec leur conducteur comme seul agent de la SNCF à bord sont de plus en plus nombreux. Le récent accident survenu dans l'est de la France a illustré les limites de cette organisation, selon la CGT.
Le trafic est progressivement revenu à la normale sur les rails de l’ouest à compter de ce mercredi 23 octobre. C’est la fin d’un mouvement de grève inopiné lancé cinq jours plus tôt par les agents de la SNCF, au plan national, suite à un accident survenu dans l’est de la France : un train régional a heurté un poids-lourd, faisant cinq blessés dont le conducteur du TER qui, malgré son état, a été amené à gérer seul la situation. Car, comme c’est de plus en plus le cas, ce professionnel était bel et bien l’unique agent de la compagnie ferroviaire à bord.
Contrôleur, mais pas seulement
"Les usagers ne le savent pas, mais les agents en poste dans les trains ont plusieurs missions. Et le contrôle des billets n’est pas la plus importante, loin de là. Ils doivent avant tout assurer la protection des voyageurs et, en cas d’incident sérieux, faire en sorte que le convoi soit sécurisé, si le conducteur n’est plus en mesure de le faire" explique Julien Palleja, secrétaire départemental du syndicat CGT Cheminots en Sarthe. Et selon lui, l’accident des Ardennes en est "la parfaite illustration, même si le conducteur a pu surmonter ses blessures pour éviter la collision avec un train qui arrivait en face".
Julien Palleja, CGT Cheminots de la Sarthe
3 500 trains avec un agent unique
Le mouvement de "retrait", même s’il a en surpris plus d’un sur les quais, est la concrétisation d’un "réveil des consciences" qu'on attendait selon Julien Palleja : "De par l’évolution de la SNCF et des pratiques minimalistes de l’entreprise en termes de présence humaine, bon nombre d’agents ont fini par être formatés… Mais à travers cet accident, les cheminots se sont vu rappeler le danger encouru, pour la clientèle comme pour eux-mêmes". D’après la CGT, on est passé de 300 trains qui ont circulé sans contrôleur en 2015 en Pays-de-la-Loire, à 3 500 trois ans plus tard.