Les dessins de presse expliqués et analysés
20 octobre 2020 à 21h42 par Nicolas Terrien
Alors que la France rend un hommage national ce mercredi 21 octobre à l'enseignant assassiné à Conflans-Sainte-Honorine, la Maison de la BD, à Blois, prône sans relâche l'éducation à l'image.
Ce mardi 20 octobre en début d’après-midi, adultes et enfants des centres de loisirs sillonnent la Maison de la BD, à la découverte des expositions présentées en ces vacances de la Toussaint. Le lieu, lui, est animé par l’association BD Boum, qui chaque année depuis 37 ans organise le festival du même nom, avec son lot de valeurs -liberté d’expression, éducation, laïcité, inclusion de tous les publics- que l’exécution de Samuel Paty a forcément chamboulé. "Nous avons ressenti de l’effroi" confesse Bruno Genini, le directeur de BD Boum. "De par la proximité que nous avons avec les dessinateurs, nous nous sentons évidemment concernés".
Le "vivre ensemble" au cœur de différents travaux
"Dès le plus jeune âge, il faut apprendre aux enfants à décrypter les images, et c’est ce que nous essayons modestement de faire" explique Bruno Genini. La Maison de la BD propose justement un module "dessin de presse" où des jeunes et un auteur passent en revue l’actualité : "Nous regardons aussi des caricatures, et nous tentons de les analyser". De plus, un ouvrage jeunesse est en préparation sous la houlette de la dessinatrice Nathalie Godard. Au cœur du propos de cet album financé par la préfecture de Loir-et-Cher : la laïcité et le vivre-ensemble. Selon les aléas sanitaires, sa parution est prévue l’an prochain.
Pour que se forge l’esprit critique
Il existe aussi le dispositif "Je suis l’actu", initié par BD Boum avec La Nouvelle République et le dessinateur "Terreur Graphique" (Libération) qui analyse des faits d’actualité en les mettant en image. "BD Boum est une association laïque, et la laïcité peut être difficile à expliquer. Nous ne voulons pas tomber dans la caricature non plus" indique le directeur de BD Boum : "Sans vouloir jouer les vieux cons, on voit chez quelques adultes que certaines choses qui semblaient acquises ne le sont pas forcément". Le tout dans une société rythmée et dynamisée par les réseaux sociaux qui, eux aussi jouent un rôle, tour à tour réjouissant et effroyable.