Loir-et-Cher : Philippe Gouet rejette tout audit externe
Publié : 11 octobre 2021 à 17h22 par Nicolas Terrien
Le président du Conseil départemental de Loir-et-Cher a écarté ce lundi 11 octobre la demande des élus d'opposition d'effectuer un contrôle indépendant sur les comptes de la collectivité suite aux révélations sur Nicolas Perruchot.
On le savait, les nouvelles révélations dans la presse impliquant l’ancien président Nicolas Perruchot dans les "Pandora papers" allait forcément s’inviter dans les débats, en marge de l’ordre du jour de la session de ce lundi 11 octobre. Se sachant attendu au tournant, et conscient que la meilleure défense reste l’attaque, le président Philippe Gouet a débuté son propos liminaire par une mise au point à destination des quatorze élus d’opposition qui demandent en chœur un audit indépendant des comptes du Conseil départemental de Loir-et-Cher. "Pas question de céder à la pression politique, une procédure a été ouverte, c‘est la justice qui décide !". Ainsi, il n’y aura pas d’audit externe demandé par le président, mais ce dernier mettra en place "un groupe d’étude interne". Philippe Gouet indique aussi que dès son arrivée en juillet, il a demandé à ses services une étude complète sur les subventions versées aux associations : "Je veux répondre à la suspicion par la transparence".
Un vœu non-exaucé
"La transparence" : c’est ce qu’a demandé Stéphane Baudu, élu du canton Blois 2, au nom des groupes d’opposition. "Nous avons besoin d’apporter la preuve à l’ensemble de nos concitoyens que pas un seul euro qui a été confié à la gestion de notre assemblée n’a servi l’intérêt personnel d’un élu". Et l’ancien député Modem de Blois de réitérer "solennellement" sa demande d’ouverture d’un audit "qui devra s’intéresser particulièrement aux dossiers pour lesquels l’implication directe et personnelle de Nicolas Perruchot est connue". Ainsi, pour les oppositions, il s’agit de lever les doutes. Un vœu signé des quatorze élus minoritaires a été remis sur table. Mais il a été jugé irrecevable par le président Gouet, qui brandissant l’article 4 du règlement de l’assemblée départementale, l’a retoqué : "Un vœu doit être présenté au moins quatre jours avant la session pour être examiné, je m’en tiens au règlement".
"Pas question de céder à la pression" indique Philippe Gouet © Nicolas Terrien
Tension cordiale dans l’air...
"Sommes-nous dans un prétoire ? Sommes-nous au café du commerce ?" interroge Guillaume Peltier en convoquant les racines latines du mot "justice". Dans une longue envolée lyrique, le député de Sologne nouvellement élu sur le canton de Mont-près-Chambord a éreinté "les talibans des temps modernes", sous les huées d’indignations des élus d’opposition... Et sans aucun applaudissement dans la majorité ! "Nous ne sommes pas à l’Assemblée nationale" s’est exclamée Lionella Gallard, élue à Vineuil. "Le rapport de Guillaume Peltier avec la justice était bien différent lors de l’affaire Bygmalion" souligne Benjamin Vételé (Blois 1), avant de temporiser en direction de Philippe Gouet : "Vous n’êtes pas comptable des agissements de votre prédécesseur". Mais le président reste ferme. Il n’y aura pas d’audit privé réalisé pour le moment. La séance s’est poursuivie avec l’examen des orientations budgétaires pour 2022, dans une ambiance cordiale sur la forme, mais très tendue sur le fond. Le Solognot Pascal Bioulac a même parlé de "crise politique".