Lubrizol : un an après, les annonces du gouvernement
Publié : 25 septembre 2020 à 18h49 par Julien Dubois
La ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, et le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, étaient à Rouen ce jeudi 24 septembre pour annoncer une série de mesures visant à renforcer la prévention des risques industriels, un an après l'incendie de l'usine Lubrizol.
Dans une ville où le souvenir de ce qui s'est passé le 26 septembre 2019 reste vif, Barbara Pompili a commencé par avoir une pensée "pour celles eux qui ont été touchés par la catastrophe industrielle". La ministre de la Transition écologique a ensuite annoncé une série de mesures visant à renforcer la sécurité des sites industriels : "La première priorité du gouvernement est de tout faire pour que des incendies de cette ampleur ne se reproduisent plus" a-t-elle assuré.
Suivi et contrôles renforcés
Les conditions de stockage de matières dangereuses vont notamment évoluer. Il ne sera par exemple plus possible pour les usines d’utiliser, pour les liquides les plus inflammables, de grands récipients susceptibles de fondre sous l’effet de la chaleur, tandis que les espaces de stockage devront être éloignés des limites d’un site, afin d’éviter un effet "dominos", se caractérisant par la propagation d’un feu à une structure voisine -l’incendie de Rouen a touché Lubrizol mais aussi l’entreprise Normandie Logistique-. De plus, les structures situées dans un rayon de cent mètres autour des sites classés SEVESO seront sujettes à des inspections.
"Le plus de transparence possible"
Les sites industriels devront également faire preuve de la plus grande transparence. On se souvient des difficultés rencontrées par les autorités pour obtenir la liste des produits présents chez Lubrizol au moment de la catastrophe. "L’exploitant devra identifier les substances qui pourraient être émises au cours d’un incendie. Et en cas de nouvel incident, il devra mettre à disposition du public la nature et la quantité des produits stockés" a indiqué la ministre. Par ailleurs, l’Inspection des installations classées s’engage, d’ici 2022, à mettre en ligne "systématiquement" les conclusions de ses contrôles.
La population mieux informée
De son côté, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, également présent en Seine-Maritime, a évoqué lors de son intervention un nouveau moyen d’alerte en cas de catastrophes naturelles ou industrielles. Destiné à "prévenir la population du risque encouru" et de l’attitude à adopter, il verra le jour au plus tard dans deux ans. Il s’agit d’un système de SMS envoyés sur le téléphone portable, et de cell-broadcast, un push qui fonctionnera même si l’appareil est en mode silencieux. "Au 20e siècle, on est passé du tocsin à la sirène. Au 21e siècle, on passera de la sirène au téléphone portable !" a résumé le ministre.