Masque à l’école dès 6 ans : un enseignant témoigne de la difficulté à appliquer la règle
3 novembre 2020 à 14h05 par Jonathan Lateur
Depuis lundi, le port du masque est obligatoire à l'école pour les enfants dès l'âge de 6 ans. Les enseignants peinent à faire respecter cette nouvelle mesure.
C’est l’une des nouveautés du protocole sanitaire qui s’applique depuis lundi dans tous les établissements scolaires de France. Le port du masque est désormais obligatoire en classe dès l’âge de 6 ans contre 11 ans auparavant afin de lutter contre la propagation du coronavirus. A l’issue de cette première journée de classe, également marquée par l’hommage à Samuel Paty, un enseignant de CM2 témoigne de la difficulté à faire appliquer cette mesure voulue par le ministère de l’Education nationale : "J’ai des élèves qui avaient des masques trop grands, d’autres trop petits. Certains n’avaient aussi qu’un seul masque pour la journée et comme ce sont des enfants, ils le font parfois tomber pendant la récréation, il fallait alors trouver une solution de remplacement en urgence, et même parfois utiliser le stock réservé aux enseignants" explique Julien Cristofoli qui exerce à l’école élémentaire Gaston-Bachelard au Mans.
Obligé de faire la police en classe
Une fois en classe avec ses élèves, Julien Cristofoli, par ailleurs co-secrétaire du syndicat Snuipp de la Sarthe, a été confronté à d’autres problématiques : "Vous avez des élèves qui vont enlever leur masque pour se gratter le nez, d’autres qui oublient tout simplement de le remettre. Dans ce cas, faut-il relever à chaque fois le fait qu’un élève n’ait pas son masque, au risque de se répéter et d’interrompre le cours des choses, ou alors faire comme si nous n’avions pas vu, mais dans ce cas se mettre en faute d’un point de vue sanitaire ?" s’interroge l’intéressé. Son organisation syndicale militait plutôt pour que les classes soient séparées en deux groupes afin de respecter la distanciation sociale et ainsi permettre aux enfants de ne pas avoir à porter de masque : "Malheureusement, le ministre et les gens qui prennent ces décisions ne savent pas ce que c'est de gérer une classe" conclut Julien Cristofoli.