Mobilités : Alençon aussi se remet en selle

En voilà un qui s’est lancé au bon moment. A Alençon, Bastien Gréau vend et répare des bicyclettes dans sa boutique implantée en cœur de ville depuis un peu plus d’un an. Comme pour beaucoup de commerçants, la crise sanitaire a ralenti son activité, mais le déconfinement a sérieusement inversé la tendance : "Je constate une vraie explosion, mes chiffres ont été multipliés par trois, qu’il s’agisse de vente ou de réparation ! Je ne sais pas si tout le monde s’est remis au vélo, mais ce que j’avais en stock est parti, en modèles pour la ville, avec ou sans assistance électrique, en trekking, en VTT... Et j’ai eu du mal à me faire réapprovisionner, les fournisseurs ont été dépassés par l’engouement au plan national !" explique-t-il.

A la fois la pratique en loisir et au quotidien

Dans la capitale ornaise, l’appétit retrouvé pour le vélo concerne donc à la fois le loisir et le quotidien. Dans un cas comme dans l’autre, il est possible de faire jouer la prime "Coup de pouce" instituée par l’Etat et offrant 50 euros pour faire réviser n’importe quelle monture et inciter les Français à se remettre en selle : "Depuis que l’offre existe, vu la demande, j’ai recruté quelqu’un pour m’aider, on ne travaille que sur rendez-vous et on est facilement à deux mois de délai... Et c’est vrai qu’on a vu pas mal de sorties de granges, des vélos qui n’avaient plus roulé depuis vingt ans... Reste à savoir si ces engins-là vont vraiment servir !" ironise Bastien Gréau, qui ne compte plus les jantes, les pneus, les patins de freins changés dans son atelier.

De nouvelles aides pour poursuivre sur la lancée

Alençon, ville durablement cycliste ? "Forcément, ça va se tasser, surtout avec le retour du froid, mais il faut voir si de nouvelles aides seront mises en place, notamment pour l’acquisition de vélos électriques" répond Bastien Gréau qui souhaite que "comme dans pas mal de grandes agglomérations, les collectivités soutiennent aussi dans nos petites villes la pratique du deux-roues, avec ou sans assistance d’ailleurs, pour continuer sur cette belle lancée !". Pas d’aide à l’achat pour l’instant à Alençon, mais la possibilité de se faire prêter des vélos électriques ou classiques, à la maison de la vie associative, rue Demées. Et quelques dizaines de milliers d’euros récemment votés pour le traçage de nouveaux aménagements cyclables.