Nicolas Perruchot : sa vie d'après !
Publié : 1er juillet 2021 à 10h31 par Nicolas Terrien
Il reste encore président du Conseil départemental de Loir-et-Cher pour quelques heures avant de passer la main... La politique, la vie professionnelle, les affaires, la présidentielle, Nicolas Perruchot se confie.
Sweet FM : Vous êtes président du Conseil départemental de Loir-et-Cher jusqu’à ce jeudi 1er juillet. Et après ?
Nicolas Perruchot : Et bien après, ce sera le retour dans le secteur privé, comme je l’ai déjà indiqué. Avant de me lancer en politique, j’ai exercé dans le privé pendant douze ans. Je vais d’abord m’accorder une période de repos, parce que je suis fatigué. Ce n’est pas à cause des élections, car ça, j’ai l’habitude, mais à cause de la gestion quotidienne du Covid qui est éprouvante depuis presque un an et demi. Je commence à ressentir un peu de lassitude, et je compte me reposer cet été. A partir de la rentrée, je basculerai dans une vie différente que j’ai essayé de préparer au mieux durant ces derniers mois. J’aurai certainement un pied en Loir-et-Cher, et l’autre ailleurs, avec des clients à l’international. Mais je resterai toujours là pour les Loir-et-chériens s’ils ont besoin. J’ai mes racines ici, et je suis attaché à la vie publique et aux maires dont je suis, pour la majorité d’entre eux, très proche. On peut aider les élus autrement, sans être à la tête d’un département.
Est-ce que la politique, c’est définitivement terminé pour vous ? Il y a des sénatoriales en 2023...
C’est un "au revoir certain" ! Et les sénatoriales, ce n’est pas le calendrier que je vise. Si je retourne dans la vie privée, ce n’est pas pour viser cela. J’ai fait d’autres choix, mais je pense que j’aurai une influence sur ce scrutin-là, parce que je compte bien conserver la proximité que j’ai avec les maires. Je pourrai alors indiquer des choix. Vous savez, je me suis préparé à cela depuis longtemps. Cela va être un changement de vie important, j’en ai conscience. Ça ne sera pas un changement de rythme, parce que j’ai beaucoup de projets, mais je m’y suis préparé psychologiquement. Il me faudra l’accepter. J’espère que je tiendrai. Après, j’ai beaucoup de manifestations d’amitié, à droite comme à gauche. Je garderai des liens avec tous ceux qui le souhaitent dans le département.
Vous évoquez cette influence que vous comptez garder. Quelle forme pourrait-elle prendre ? Il se dit que vous pourriez obtenir une mission d’ambassadeur du Loir-et-Cher...
Je ne demande pas forcément d’obtenir un rôle d’ambassadeur ou autre. Cela fait 25 ans que je fais de la politique dans ce département. Je connais beaucoup de monde, et j’ai créé des liens forts. Si à un moment donné, certains ont besoin d’être guidés, je les aiderai. Je n’ai pas forcément prévu de prendre des positions publiques. On se dirige vers un mandat de transition au département, et il faudra faire monter une nouvelle génération. Si je peux aider, je le ferai. La politique a beaucoup changé avec les réseaux sociaux. On reçoit des insultes tous les jours. C’est aussi cela qui me fait arrêter la vie publique. C’est insupportable de se faire insulter par des gens sous pseudo, et on ne peut pas continuer comme ça. Je pense qu’il faut que l’on protège davantage les élus.
Nicolas Perruchot avait succédé à Maurice Leroy en 2017 © Nicolas Terrien
Ressentez-vous une forme d’amertume, notamment après les différentes affaires qui vous ont mis en cause, et qui vous ont peut-être conduit à vous retirer ?
Ça, c’est certain ! Si certaines personnes n’avaient pas eu cette haine envers moi, j’aurais sans doute jugé les choses différemment. Mais demain, je serai beaucoup plus libre pour me défendre. Pour cela, j’avais besoin de me défaire de ma casquette d’élu pour voir comment ces gens devront répondre des délits pénaux dans lesquels ils se sont engouffrés. Cette réponse, c’est la justice qui l’apportera, mais ça prendra du temps. Je n’ai pas de rancœur particulière ou de revanche à prendre, mais dans la vie publique, il y a des règles et il faut les respecter. Certains ne les ont pas respectées, et ils devront payer...
On vous sait proche de Xavier Bertrand qui a des visées présidentielles...
Cela fait longtemps que l’on travaille ensemble, et j’essaye de l’aider. Il a fait une très bonne campagne dans les Hauts-de-France et il a surtout fait un très bon mandat de président de région. Je pense que les gens ont retenu cela. A présent, il dispose d’un chemin bien dégagé vers la présidentielle, et je le souhaite, car il ne faut pas que le débat se focalise sur Macron et Le Pen. Après, je vais sortir de la vie publique, et je pense qu’il aura besoin d’appui de la part de gens qui y sont encore. C’est un ami de longue date, nous nous connaissons bien et il vient souvent en Loir-et-Cher. Je tâcherai de l’aider au mieux de l’endroit où je serai...
On parle de vous au ministère du Budget si Xavier Bertrand était élu en 2022...
(Rires). C’est beaucoup trop tôt pour le dire. Je n’ai qu’un souhait, c’est qu’il s’impose dans ce match annoncé qu’à deux. Je pense que la droite doit se souder derrière lui. Emmanuel Macron aura perdu tous les scrutins intermédiaires, et je trouverais étonnant qu’il puisse obtenir le même score au premier tour que la dernière fois. C’est rigoureusement impossible. Et si Xavier a besoin de moi, je serai évidemment là.