Ondes 5G : au Mans, le CRIIREM émet des réserves
28 octobre 2020 à 16h06 par La rédaction
La "5G" est-elle sans danger ? Vaste question. Posée au CRIIREM, qui travaille sur les rayonnements électromagnétiques, la réponse est sans appel : il est urgent... de ne pas se précipiter. Etude à l'appui.
Association "loi 1901" basée sur le campus de l’université du Mans, le CRIIREM -Centre de recherche et d'information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques- plaide pour qu’on ne se précipite pas dans le développement et la généralisation de la technologie dite "5G". Catherine Gouhier, sa présidente, dénonce même une "omerta complète sur les rayonnements électromagnétiques engendrés" en la matière, estimant qu’on est "lancé dans un désir de pseudo-progrès, de retours financiers et de rentabilité énorme, sans que ne soient pris en compte les impacts sur la santé publique".
Une étude menée pour l'Armée
Si le CRIIREM n’a pas directement mené d’étude sur les éventuels dangers de la 5G, il s’appuie en revanche sur des travaux scientifiques commandés par l’Armée il y a quelques années, à une époque où les militaires envisageaient d’utiliser précisément la même bande de fréquences pour leurs communications : "Des rats, dans le ventre de leur mère, ont été exposés pendant quinze jours à des niveaux de champ de 3,5 GHz équivalents à ceux de la 5G… Résultat : perte de poids, atrophie des testicules, des glandes surrénales, des ovaires, augmentation de la sécrétion de certaines hormones dans le plasma sanguin" détaille Catherine Gouhier.
Des avancées, mais en respectant l'humain
L’étude de l’Armée remonte à 1980 : "A l’époque, au vu des conséquences constatées sur les animaux, les militaires avaient décidé par précaution de ne pas choisir cette bande de fréquence à ces niveaux de champ-là pour transmettre leurs communications internes" indique la présidente du CRIIREM, qui invite les pouvoirs publics à résister à "la pression" des opérateurs de téléphonie. Et à ne pas se laisser aveugler par les promesses de la 5G : "Le progrès, si c’est pour faire comme les Chinois, non merci. Oui pour des avancées techniques, mais en respectant l’humain. Ce qui, là, n’est pas le cas" estime la présidente du CRIIREM.