Régionales : l'extrême-droite perd du terrain dans l'ouest
Publié : 24 juin 2021 à 21h30 par Emilien Borderie
Les abstentionnistes, très nombreux lors du premier tour des élections régionales ce dimanche 20 juin, suffisent-ils à expliquer le net recul du vote d'extrême-droite ? Difficile à dire, mais le constat est clair : dans plusieurs départements de l'ouest, les candidats du RN ont marqué beaucoup moins de points qu'en 2015.
Avec une abstention à plus ou moins 70% dans tous les départements du grand ouest, il serait bien osé de tirer des conclusions sur l’évolution du positionnement politique des habitants du territoire. Une chose est sûre néanmoins : le premier tour de scrutin, s’agissant des élections régionales ou départementales, a très peu mobilisé. Et dans cet océan de désintérêt pour la chose démocratique, se sont semble-t-il noyés beaucoup de votes d’extrême-droite : "On sait que quand l’abstention est forte, c’est l’électorat populaire qui se déplace le moins, donc on a sans doute été les premières victimes" reconnaît Nicolas Bay, candidat du Rassemblement National en Normandie.
Des scores nettement plus faibles
Les chiffres sont clairs : quand Pascal Gannat, candidat FN aux élections régionales en Pays-de-la-Loire réunissait près de 30% des suffrages en Sarthe -auxquels on peut ajouter les 5% de Cécile Bayle-de-Jessé pour "Debout la France"- au premier tour en 2015, Hervé Juvin (RN) -et la même Cécile Bayle-de-Jessé- ne totalisaient plus que 18,2% des votes ce dimanche 20 juin. Même "effondrement" en Mayenne : moins 13,8% en six ans. Entre 2015 et 2021, Nicolas Bay, dans l’Orne cette fois, a perdu dix points au premier tour. Même décrochage pour la candidature FN -devenue RN- aux régionales en Centre-Val-de-Loire qu’il s’agisse de l’Eure-et-Loir ou du Loir-et-Cher.
44 500 bulletins de moins en six ans
Mieux que des pourcentages abstraits, quelques données concrètes : entre les premiers tours 2015 et 2021 de l’élection régionale en Normandie, l’extrême-droite a perdu 22 500 électeurs dans le département de l’Orne. Pour le même scrutin en Centre-Val-de-Loire, la perte s’élève à 26 000 bulletins dans le Loir-et-Cher. Plus impressionnant encore : en Sarthe, le différentiel négatif est de près de 44 500 votants ! "Savoir que 70% des habitants dans ce pays ne se sont pas préoccupé de ces élections, c’est soit qu’il y a eu un problème ponctuel de communication, soit qu’il s’agit d’un rejet global, et dans ce cas, à dix mois d’une présidentielle, c’est inquiétant !" conclut froidement Aleksandar Nikolic, candidat RN en Centre-Val-de-Loire.