Tecalemit Blois : six salariés assignés en justice

Ils bloquent toute entrée et sortie sur le site de l’usine de l’avenue de Châteaudun depuis le 11 février, "... et nous sommes déterminés à poursuivre le mouvement !" assure Sébastien Thibault. Cet ouvrier de Tecalemit Blois depuis 2009 fait partie des six salariés assignés en justice par la direction de l’entreprise. Tout comme Fatna Dupuy, élue au CSE, qui dit en ignorer les raisons exactes : "Ils parlent d’insultes, de menaces ? Il n’y a jamais eu d’altercations ! La direction veut juste libérer les accès au site pour commencer à déménager les machines", en l’occurrence vers l’usine sarthoise de Luceau. Pour la CGT loir-et-chérienne -un temps assignée aussi avant que Tecalemit ne se ravise-, "c’est une manœuvre d’intimidation. La direction choisit l’affrontement plutôt que la négociation". Un rassemblement s’est donc formé dans la matinée de ce mercredi 10 mars devant le palais de justice de Blois en soutien aux personnes citées.

Sébastien Thibault

Pas à l’ordre du jour du tribunal

"On assigne des salariés qui exercent leur droit de grève !" tonne Christine Bariaud pour la CGT. Et l’avocat qui assure leur défense ne dit pas autre chose : "L’argumentation ne repose pas sur des éléments vérifiés" explique Daniel Cochet. "Je suis ahuri par l’attitude de la direction*". Dans l’enceinte du palais de justice de Blois, le juge a finalement retoqué l’affaire pour des raisons de procédure et de délais non respectés et, de fait, de sa non-inscription à l’ordre du jour ! La CGT ironise sur cette audience fantôme, et y voit "un stratagème juridique sans aucun étayage procédural pour tenter de faire plier les grévistes par la peur". En attendant de nouveaux développements, les salariés mobilisés ont regagné le piquet de grève qu’ils occupent 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 depuis quatre semaines.

Daniel Cochet

Nous avons tenté de joindre la direction du groupe Tecalemit Aerospace, sans réponse pour le moment.