Témoignage : avec la fermeture des rayons "non essentiels", le producteur de fleurs perd 80% de son chiffre d’affaires
Publié : 4 novembre 2020 à 16h25 par Jonathan Lateur
Les 193 salariés de Bigot Fleurs, producteur de tulipes et de roses installé à Allonnes, ont été mis au chômage partiel après l'annonce de la fermeture des rayons non-essentiels dans les supermarchés.
L’histoire se répète pour Nicolas Bigot. Comme lors de l’épisode du printemps dernier, le nouveau confinement décrété par le gouvernement est synonyme d’obligation de jeter quasiment la totalité de sa production de fleurs du site d’Allonnes : "Si la situation n’évolue pas, d’ici la fin du mois de novembre, on aura mis à la poubelle près de 6 millions de tulipes et de roses. Cela représente entre 1,5 et 2 millions d’euros de perte sèche" déplore le gérant de la société familiale "Bigot fleurs". Cette situation, c’est la fermeture des fleuristes conjuguée désormais à l’interdiction de la vente en supermarché : "Un dimanche soir en regardant le Premier ministre, on apprend que l’on ne va plus pouvoir travailler. Les fleurs sont désormais considérées comme des produits non essentiels, mais le problème, c’est que, contrairement aux livres, elles sont périssables. On sacrifie une filière toute entière" poursuit le chef d’entreprise.
193 salariés au chômage partiel jusqu’à nouvel ordre
Au lendemain des annonces de Jean Castex sur le plateau de TF1, Nicolas Bigot a été contraint de placer quasiment la totalité de ses salariés en chômage partiel : "Ce sont 193 personnes à qui il a fallu demander de partir car nous n’avons plus de travail. Je peux vous dire que beaucoup étaient désespérées et en avaient gros sur le cœur. Ce n’est pas possible de subir, encore une fois, une décision arbitraire aussi dénuée de sens pour un principe d’équité qui se conclut sur une situation perdante pour tout le monde puisque les fleuristes n’ont pas récupérer un euro de chiffre d’affaires depuis la parution du décret. Les commerçants de proximité ne réclamaient pas la fermeture des rayons, mais de pouvoir eux aussi vivre de leur travail. Le gouvernement a choisi d’entrainer tout le monde vers le fond. C’est complètement ubuesque et surréaliste que depuis mardi matin, on ne puisse plus acheter de fleurs nulle part en France" s’insurge Nicolas Bigot.