Vibraye : première journée d’action chez Mécachrome
Publié : 8 octobre 2020 à 18h37 par Jonathan Lateur
Après l'annonce par la direction de Mécachrome de la fermeture d'ici la fin de l'année prochaine du site de Vibraye, la quasi-totalité des 74 employés du sous-traitant aéronautique étaient en grève ce jeudi 8 octobre.
Premier jour de grève à Vibraye. Après l’annonce de la fermeture d’ici la fin de l’année 2021 de cette implantation sarthoise du groupe Mécachrome, la quasi-totalité des salariés du sous-traitant spécialisé dans l'aéronautique ont répondu favorablement à l’appel à la mobilisation lancé par les syndicats ce jeudi 8 octobre. "C’était important d’envoyer ce message d’unité à la direction. C’est en étant ensemble que nous pourrons faire valoir nos propositions et limiter les licenciements" se félicite Joffrey Loriot, représentant Force Ouvrière. Symboliquement, des croix blanches avaient été plantées dans l’herbe du rond-point situé sur la route de La Ferté-Bernard, avec pour chaque salarié sa date d’entrée dans l’entreprise, et sans doute celle de sortie : "Moi je vais fêter mes 32 ans d’ancienneté dans deux jours. J’ai connu toute l’évolution de la société, et à deux ans la retraite, j’imaginais une autre fin !" déplore Éric, avec son bandeau portant l’inscription "viré" vissé sur la tête.
Des mutations en Sarthe et dans le Cher
Sur les 74 salariés Vibraysiens, 36 pourraient se voir proposer des solutions de reclassement vers deux autres sites appartenant au groupe Mécachrome à Solesmes ou Aubigny-sur-Nère. Mais cette perspective ne réjouit guère : "Ma famille vit ici. Ils ne se rendent pas compte mais c’est compliqué de tout quitter. C’est toute notre vie qui sera bouleversée. Là on était bien, on faisait un travail qui nous plaisait dans une ambiance agréable, et on va tout perdre" s’inquiète Alexandra. Même son de cloche pour Cyril, tourneur de profession : "Partir d’accord, mais ce n’est pas certain que nos collègues de Sablé voient notre arrivée d’un bon œil, puis si c’est pour connaître un autre plan social dans un an, ce n’est pas la peine". Alain, son frère, parle lui d’un sentiment de gâchis : "On nous a laissé mourir, la direction nous a imposé de produire à perte, et voilà où on en arrive aujourd’hui...". Les négociations entre syndicats et dirigeants vont maintenant commencer. Les salariés seront définitivement fixés sur leur sort d’ici au 25 janvier 2021.