A Lisieux, la production du "Doliprane" survivra-t-elle à l'actionnaire américain ?

"Nous avons entamé des discussions pour un accord avec des garanties extrêmement fortes, et pas seulement pour demain et après-demain puisque la stratégie que nous portons avec le président de la République, c'est bien sur le très long-terme" a affirmé Antoine Armand, ministre de l'Economie, en visite ce lundi 14 octobre à Lisieux chez Sanofi, qui produit ici les fameuses boîtes de comprimés de paracétamol estampillées "Doliprane" omiprésentes dans nos armoires à pharmacie : "Nous ne serons pas dans une logique de myopie, nous allons regarder loin et nous protègerons ce site comme le site de Compiègne" a-t-il poursuivi, après avoir rencontré salariés, représentants syndicaux et membres de la direction.

La crainte d'une délocalisation ailleurs dans le monde

Dans ses installations industrielles de la rue Edouard-Branly à Lisieux, Sanofi fait travailler quelque 250 personnes. Et nombre d'entre elles s'inquiètent des "négociations exclusives" entamées entre le groupe pharmaceutique français et un fonds de pension américain, en vue de la vente de 50% de sa filiale "Opella"... celle-là même qui possède en catalogue le fameux médicament anti-douleur, best-seller sur le marché hexagonal : "C'est bien gentil les assurances de l'Etat dans ce genre de tractations... Mais on a plein d'exemples dans le monde de l'industrie où au final, c'est le repreneur qui décide de tout !" affirme Frédéric Debève, délégué CGT, qui redoute à terme une délocalisation vers des zones où la main-d'oeuvre serait moins onéreuse.