Quand Gaël Faye parlait de la transmission de l’histoire à Blois
4 novembre 2024 à 19h27 par Nicolas Terrien
L’auteur-rappeur qui s’est vu décerner le prix Renaudot ce lundi 4 novembre a parlé de son engagement pour la perpétuation de la mémoire du génocide des tutsis au Rwanda à Blois. C’était sur les Rendez-vous de l’histoire, et Sweet FM s’est entretenu avec Gaël Faye à cette occasion.
A Blois, aux côtés de Maylis de Kerangal et de Julie Zeniter, Gaël Faye a longuement évoqué son engagement littéraire, et même artistique au sens large, puisque la musique n’est jamais bien loin... C’était le 12 octobre dans l’hémicycle de la Halle-aux-Grains, juste avant que le futur Renaudot n’en partage l’approche au micro de Sweet FM. Sur la question de la relation entre le réel et la fiction, l’auteur l’assure, "nous faisons partie intégrante de l’histoire", même s’il laisse volontiers le réel aux historiens pour se consacrer à la fiction. "C’est justement cela qui me permet d’articuler un récit, celui des êtres humains qui se racontent une histoire autour d’un feu et qui leur permet de garder un lien".
Le collectif plutôt que la solitude
En filigrane, Gäel Faye évoquait son deuxième roman, "Jacaranda". Trente ans après le génocide des tutsis au Rwanda, il narre le destin d’Eusébie, dont les enfants ont été assassinés. Quatre ans après l’horreur, elle donne naissance à une petite fille qui aurait donc 25 ans aujourd’hui, et qui représente la génération de "l’après". L’écrit "nous invite à nous extraire de notre solitude en racontant une histoire", et qui en inspire une autre à quelqu’un, quand bien même il s’agit de terribles souffrances... Et c’est justement cet élan collectif que recherche à nouveau Gaël Faye en se redirigeant vers la musique : "Je travaille à un nouvel album, puisque je veux retrouver la musique, les concerts…".
"Jacaranda", de Gaël Faye est publié chez Grasset (282 pages, 20,50 euros, numérique 14 euros).