Quels projets pour le Perche nogentais en 2022 ?

Harold Huwart évoque les grands projets du territoire percheron en 2022.

Publié : 10 janvier 2022 à 23h25 par Nicolas Terrien

La situation sanitaire, l’offre de soins, les projets industriels, les travaux et même les scrutins à venir : Harold Huwart passe en revue tous ces sujets à l’aube de cette nouvelle année.

Pas de vœux, mais des projets... Traditionnellement, les cérémonies de vœux sont l’occasion de dresser le bilan de l’année écoulée, puis d’évoquer la feuille de route de l’année qui s’amorce. Pour Sweet FM, Harold Huwart, maire de Nogent-le-Rotrou, président de la communauté de communes du Perche et vice-président du Conseil régional en charge de l’économie, s’est plié à l’exercice de l’interview au long cours.

Sweet FM : Comment le territoire du Perche traverse-t-il cette cinquième vague épidémique ?

Harold Huwart : La situation est contrastée. L’épidémie atteint un pic très haut qui désorganise un certain nombre de nos services publics, avec des taux d’incidence qui dépassent les 1 500 partout en Eure-et-Loir. Notre centre de vaccination, salle Pierre-Mendès-France et notre espace de tests en mairie tournent à plein régime. Aujourd’hui, le principal sujet est celui des personnes cas-contact, avec des absences qui paralysent nos services, notamment dans l’éducation,  la santé ou la protection de la population. Du coup, il est difficile d’assurer la continuité du service. On essaye de s’organiser pour tenir dans les quatre semaines qui viennent. En ce qui concerne les tests, notre système de rendez-vous fait que l’on ne constate pas comme ailleurs de longues files d’attente. Il y en a peut-être un peu plus devant les pharmacies. La difficulté, c’est d’avoir un rendez-vous rapidement, puisque les plateformes sont débordées.

Au chapitre santé toujours, les urgences de l’hôpital de Nogent-le-Rotrou seront complètement réhabilitées cette année ?

En effet, le projet est même déjà engagé, puisque j’ai obtenu en fin d’année dernière une décision favorable du ministre de la Santé pour l’hôpital dans le cadre du Ségur. Il s’agit de 3 millions d’euros de travaux. Tout le rez-de-chaussée sera réorganisé pour agrandir les urgences et le plateau chirurgical. Les consultations de spécialistes seront également étendues. Dans le Perche, nous avons un sujet autour de l’accès à la médecine générale. Nos médecins sont encore présents en nombre, mais beaucoup s’apprêtent à partir en retraite. Quant aux spécialistes, je veux faire de l’hôpital de Nogent le porte-avions de notre stratégie de santé. Pour les urgences, les marchés sont lancés et nous attendons le feu vert de l’ARS pour les travaux qui seront lancés à la rentrée.

Harold Huwart

Un pôle santé doit aussi émerger en 2022 dans le quartier des Gauchetières ?

Nous avons déjà une Maison de santé en centre-ville dans l’ancien hôtel-Dieu, et un espace de santé avec un médecin salarié par la région est en projet dans ce quartier où le manque de médecins est criant. Nous cheminons pour aboutir à la construction d’une nouvelle pharmacie avec le cabinet d’infirmières qui seraient regroupés sur ce même site, en plus du cabinet médical. Le tout porté par la communauté de commune du Perche, en s’intégrant dans la restructuration du centre commercial qui est une copropriété privée, mais dont nous rachetons des unités pour les rénover. C’est aussi indispensable pour la vie du quartier.

Harold Huwart

2021 a été l’année du coup d’envoi des travaux dans le cœur de ville de Nogent-le-Rotrou. Où en est-on aujourd’hui ?

Nous n’avons pas pris de retard et les travaux sont en cours. Cette semaine, nous commençons l’aménagement de la rue Gouverneur, puis la rue Giroust avec à chaque fois un programme d’enfouissement des réseaux aériens et d’élargissement des trottoirs pour réduire la vitesse. Ensuite, nous nous occuperons de la place Sully et de la rue de Sully qui monte vers le plateau Saint-Jean. Je ferai valider la suite de ces travaux en conseil municipal, c’est-à-dire le percement de la rue des Lavandières pour accéder plus facilement au parking des Viennes, et les travaux dans de nombreuses rues aux Gauchetières, au plateau Saint-Jean et dans le centre-ville.

Les travaux se poursuivent sur la place Saint-Pol en ce début 2022.

Qu’en est-il de la réfection de la place Saint-Pol ? Et des conséquences de ces travaux pour les commerces ?

Là, nous sommes entrés dans le dur. La place est très impactée par les travaux, et il est toujours possible de se garer, même s’il y a moins de places disponibles. Cette phase ne durera pas au-delà de fin-février, début mars. Du coup, l’ensemble de la place sera libéré en avril et les Nogentais et les Percherons pourront découvrir la place telle qu’elle va se dessiner, c’est-à-dire avec quatre fois plus de terrasses et quatre fois plus d’arbres. Nous avons tout fait pour concentrer la phase de travaux dans ce moment qui est le plus creux de l’année. Les commerces sont toujours ouverts, et un manager nous remonte en permanence leurs besoins. Ils ont besoin d’être accompagnés, et d’autant plus dans ce contexte sanitaire.

Comment se porte l’économie nogentaise en ce début d’année 2022 ?

Globalement, les bonnes nouvelles s’accumulent. Nous constatons davantage de reprises de commerces. Dans l’industrie, nous n’avons jamais eu autant de projets de développement. B.Braun Medical poursuit son extension avec 70 millions d’euros d’investissements. Les travaux d’agrandissement d’Eurowipes se poursuivent pour 10 millions, dont la moitié sont financés par la région. Marie-Laure PLV a aussi investi sur la zone de l’Aunay avec des aides du Plan de relance. Il y a aussi Nipro Glass à Authon-du-Perche qui se repositionne dans la verrerie de pointe pour le vaccin. Leur investissement de 6 millions d’euros va les pérenniser dans leur statut de fournisseur important des flacons de vaccin en France. A chaque fois, nous accompagnons le développement des entreprises Mais nous devrons aussi faire face au problème du recrutement, et à celui du foncier, c’est à dire trouver les terrains.

Nous sommes à trois mois de l’élection présidentielle. Vous avez déjà exprimé votre soutien à Emmanuel Macron...

A titre personnel, je soutiens Emmanuel Macron. Cela me paraît être une évidence, car sur le plan économique, j’observe que la puissance française est de retour. Les rythmes de la reprise économique, d’investissements et de conquêtes de marchés sont bien relancés. De tous les chefs d’Etat potentiels que je vois aujourd’hui en campagne, il me paraît être le plus sérieux, le plus crédible, et le plus à même de pouvoir défendre les intérêts de la France. Moi, je le soutiens, et  au moment où la campagne démarrera, je ferai ce qu’il faut et ce que l’on me demandera pour le soutenir.

Harold Huwart affiche son soutien à Emmanuel Macron, mais reste évasif sur les législatives.

Des élections législatives suivront. Quel sera votre positionnement ? Comptez-vous jouer un rôle ? En d’autres termes, serez-vous candidat sur la circonscription du Perche ?

Ça, c’est une autre affaire. Il est trop tôt pour en parler. J’ai déjà des mandats qui m’occupent : maire, président de la communauté de communes, vice-président de la région... J’ai largement de quoi m’occuper. En revanche, il y a un sujet : je trouve que le mandat de député n’a pas été suffisamment porté sur le terrain et à Paris durant ces dernières années. Mais à cette heure, la seule élection qui compte, c’est la présidentielle.