Rouen : des colis perdus en guise de "pochettes surprises"
17h35 par Julien Dubois / crédit photo : Sweet FM
Des clients qui fouillent à l'intérieur de grandes caisses en bois, contenant des colis qui n'ont jamais été livrés à leurs destinataires. A Rouen, une boutique revend depuis début novembre un important stock dont le contenu, et surtout la valeur, demeurent inconnus.
Voilà une astuce si l'on manque d'inspiration pour les cadeaux : à Rouen, une boutique revend depuis début novembre des colis perdus, qui n'ont pu être livrés à leurs destinataires. A 15 euros le kilo, on peut y trouver à peu près tous les objets commandés sur les sites en ligne. De l'électroménager aux vêtements, en passant par des accessoires divers, il est facile de repartir satisfait de son achat : "Les clients qui viennent dans la boutique ont le droit de tâter, de bouger les colis, ou de les pré-peser à la main. Une balance est également à leur disposition pour les aider en cas de doute pour vérifier le poids pour voir s'il y a une cohérence avec le produit qu'ils espèrent" explique Clément Langlais, gérant.
Un petit côté jeu de hasard
Il y a toutefois une part de hasard, comme dans certains jeux ou loteries, pour réussir à tomber sur les smartphones et robots cuiseurs de dernière génération. Un "facteur chance" dont les clients sont totalement conscients, souligne Clément Langlais : "Ce que les gens veulent, ce n'est pas vraiment posséder ce qu'il y a à l'intérieur, ce qui les intéresse, c'est vraiment la chasse aux trésors, la trouvaille. C'est un peu le concept de la pochette surprise ou du ticket à gratter où vous gagnez tout le temps".
Un concept "amusant" pour les clients rencontrés
Et si certains clients achètent dans l'optique de revendre sur les plateformes dédiées, d'autres sont plutôt là par curiosité et tentent de deviner tant bien que mal ce que cachent ces mystérieux paquets : "C'est par chance. On peut trouver un petit truc ou quelque chose de très bon, à petit prix. C'est un très bon concept à mon avis" lance cette cliente, paquet en main. "C'est juste pour le jeu. On est venu comme ça et on s'est dit qu'on allait bien voir. C'est intéressant et amusant pour les gens, surtout qu'on peut toucher les colis pour tenter de deviner" ajoutent deux amis, en pleine découverte du concept.
Interdiction de détruire les colis non-livrés
Et avec 250 tonnes de colis non-livrés chaque mois, Clément Langlais envisage d'ouvrir une dizaine de points de vente supplémentaires d'ici la fin du premier semestre 2025 : "Le but, c'est d'ouvrir plus de magasins pour maintenir le prix de 15 euros le kilo. Même si la marge n'est pas grosse, les charges resteront les mêmes et baisseront en volume, en fait". Les sites de vente en ligne, eux, ont l'interdiction depuis 2022 de détruire les colis non-livrés "non alimentaires".