Rouen : l’Omnia rallume ses salles obscures

7 millions et demi d’euros, huit salles, une capacité maximale de 1 200 spectateurs, un écran géant de 20 mètres de base -tout simplement le plus grand de Normandie- : voici en quelques chiffres le nouveau cinéma l’Omnia, qui rouvre ses portes ce mardi 7 septembre à Rouen après deux ans de travaux.

Accessibilité renforcée, économie d’énergie

L’ancien complexe, vieillissant, laisse la place à un ensemble beaucoup plus accessible, fonctionnel et économique en matière d’énergie.  "On a profité de la réhabilitation du bâtiment pour avoir, dans la grande salle, une technologie laser qui consomme moins de CO2 que les lampes à gaz que l’on peut retrouver dans les salles traditionnelles. On a des pompes à chaleur qui permettent de recycler l’air à l’intérieur même du cinéma, plutôt que d’avoir fait appel à des appareils de refroidissement d’air ou de réchauffement. On a fait en sorte de répondre à quelques critère écologiques qui sont une nécessité pour nous" explique Hervé Aguillard, le directeur de l’Omnia.

Confort de projection

La façade du cinéma a également subi un lifting, en retrouvant son historique verrière, présente depuis la construction en 1952, jusqu'aux années 70. "On a vraiment voulu gâter les spectateurs" glisse le directeur, tout en énumérant les aménagements qui composent les différentes salles : "On est vraiment sur le top du top en matière de confort de projection, de confort sonore […] Nous n’avons pas lésiné sur certains volumes, notamment la grande salle -plus de 450 fauteuils- qui est l’une des plus belles de la région" ajoute-t-il. L’Omnia souhaite également "accentuer" sa dimension art et essai, celle-là même qui a forgé sa réputation, en proposant "tous les films d’auteur".

L’espoir d’une régulation de la fréquentation

Pour autant, un tel investissement de la part de la ville de Rouen, de la métropole, de la région Normandie et du CNC, interroge quant à la capacité de la structure à faire venir le public, après deux années de crise sanitaire qui ont eu un impact sur la fréquentation des salles de cinéma. "Le public a perdu un peu ses repères. Il y a beaucoup de spectateurs qui ont arrêté d’aller vers les salles de cinéma, qui ont découvert les plateformes, mais tout ça va se réguler. Depuis que le cinéma existe, on a toujours dit que c’était un art qui allait mourir, mais il est toujours là. Donc si on investit autant dans les travaux de réhabilitation d’un cinéma, c’est qu’on y croit" assure Hervé Aguillard.