Soldat volontaire en Ukraine, un Sarthois revient gravement blessé
15 janvier 2024 à 10h13 par Clément Rohée / crédit photo : Max
Max, un Sarthois de 26 ans, est parti combattre aux côtés de l’armée ukrainienne face à l’invasion russe début 2023. Il est revenu quelques mois plus tard gravement blessé, touché par un tir de roquette. De son arrivée sur place à son difficile retour en France, il raconte.
"Quand on est militaire, on a ça dans le sang !" affirme d'emblée Max. Le Sarthois, ancien chasseur alpin, a tout de suite voulu s’engager aux côtés des Ukrainiens quand l’armée russe a envahi le pays en février 2022. Quand le conflit s’est déclaré, Max était sous contrat en Belgique auprès d’un centre qui s’occupe des mineurs étrangers isolés. "Forcément ça me touchait beaucoup plus en ayant cette expérience". Une fois son contrat terminé, début 2023, Max se débrouille pour rejoindre l’ouest de l’Ukraine. A la frontière, "il y avait une petite guérite pour la légion internationale. Vous dites que vous venez combattre et un processus se lance". Le processus, c’est une formation "très basique" de quelques semaines dans l’ouest du pays, avant d’être envoyé dans l’est de l'Ukraine, dans un bataillon.
Gravement blessé au combat
Après cette formation de quelques semaines, Max est envoyé au front, dans le Donbass, à Klishchiivka. Là-bas, il découvre une guerre d’une intensité rare. "Même avec de l’expérience dans l’armée française, on n’est pas préparé à ça. Dormir et vivre dans des tranchées, c’était nouveau pour moi. Se prendre autant d’artillerie sur la tête aussi c’était nouveau. C’est une guerre de haute intensité comme peu de pays en ont connu". Cette violence des combats, Max en a fait les frais. Un matin de juillet 2023, alors que son bataillon progresse sur le front, il est touché par un tir de roquette qui le blesse très gravement au bas ventre. Malgré la douleur, le Manceau reste conscient de tout ce qui s’est passé ensuite : "l’évacuation à pied avait duré deux heures déjà, puis en véhicule ensuite encore plusieurs heures jusqu’au premier hôpital. C’est là que j’ai été plongé dans le coma".
Difficile retour en France
Max a ensuite été transporté d’hôpital en hôpital. "Pendant mon coma, je sais que j’ai fait trois établissements différents. A chaque fois de courtes distances parce que mon état de santé n’était pas assez stable. Le but était de m’envoyer le plus loin possible du front, jusqu’à Lviv, à l’ouest" raconte-t-il. A ce moment-là, Max est paralysé des deux jambes et son seul but était de revenir en France, auprès de sa famille. Problème : pour ne pas prendre part au conflit, la France a refusé de le rapatrier : "politiquement c’était compliqué, j’ai dû me débrouiller". Max a usé de ses contacts pour réussir à rentrer en Sarthe en septembre dans une ambulance polonaise avant d’être pris en charge au centre hospitalier du Mans. Toujours souffrant, le Sarthois doit subir une nouvelle opération en février 2024.
Aujourd’hui, Max vit chez sa mère, sans ressources financières. Une cagnotte a été mise en place pour l’aider sur la plateforme : gofundme.com