Sur Instagram, Isabelle Pangault alerte sur la situation des vignerons

Isabelle Pangault exploite 14 hectares de vignes sur la commune loir-et-chérienne de Sassay.

24 juillet 2024 à 18h35 par Nicolas Terrien

Difficultés à produire, ralentissement des ventes et problématiques de recrutement... Isabelle Pangault, vigneronne à Sassay, raconte avec réalisme mais aussi avec passion son activité dans un contexte très compliqué pour la viticulture ligérienne.

"Bonjour à tous, vous n’êtes pas sans savoir que la situation est très difficile pour de nombreux vignerons, et je ne fais pas exception" : dans cette vidéo diffusée sur Instagram le 17 juillet, Isabelle Pangault égrène les difficultés que traverse la filière. La météo, déjà : "On ne sait pas ce qu'on aura comme raisins", mais la concernant, la vigneronne estime déjà une perte de récolte de moitié ! Il y a aussi le contexte politique "qui n’arrange pas la situation", et les Jeux olympiques "qui entraînent une forme de blocage sur Paris" et donc un ralentissement de la commercialisation des vins. Enfin, il y a les problèmes récurrents de recrutement des équipes sur le domaine. Donc en résumé, "un petit sentiment de solitude qui n’est pas évident à porter"... D’où l’idée d’aller à la rencontre d’Isabelle Pangault, sur son domaine de "L’Affût" à Sassay.

Isabelle Pangault au micro de Nicolas Terrien :

La détermination face aux aléas

"Si on m’avait dit en 2018 que je traverserai tout ça, je ne sais pas si je me serais lancée !" : une crise sanitaire puis économique, sociale, ensuite géopolitique et encore institutionnelle... Sans compter les épisodes climatiques extrêmes qui font se succéder aux années caniculaires et sèches des millésimes froids et humides. Mais c’est sans compter sur la détermination de la jeune femme originaire de Mont-près-Chambord : ayant abordé le monde du vin par le bois et la tonnellerie, Isabelle Pangault enchaîne dix ans d’activité dans quasiment tous les secteurs d’activité viticole, avant de louer quatorze hectares de vignes très diversifiées sur la commune de Sassay, et de se lancer dans la production de vins très élégants, visant une clientèle résolument avisée. Mais aujourd’hui, la vigneronne cale un peu dans son développement.

"Être réaliste sans être négative"

Par les réseaux sociaux, "Il ne s’agit pas de me plaindre, mais de raconter les choses comme elles sont" décrit-elle, c’est-à-dire expliquer les risques pris en tant qu’exploitante ou encore le travail effectué qui justifie le prix d’une bouteille : "J’essaye surtout d’être réaliste sans être négative", même si Isabelle le reconnaît, "2024 est un millésime très éprouvant, et on travaille dur pour un résultat qui s’annonce médiocre". Une vague de gel en avril, un printemps humide, la floraison de juin sous l’eau avec des assauts du mildiou... Isabelle Pangault évalue entre 30 et 80% les pertes de récolte sur la Sologne viticole. D’où l’importance de "montrer qu'on existe". "Les réseaux sociaux me permettent de garder un lien avec ma clientèle, car il y a aussi de très bons côtés ! Et beaucoup de gens me disent de ne pas lâcher". Et non seulement elle ne devrait pas lâcher, mais les projets de développement fusent déjà !

Isabelle Pangault au micro de Nicolas Terrien :