Un couple de maroquiniers débarque à Arromanches
9 mai 2023 à 12h03 par Joris Marin / crédit photo : Sweet FM
Ils font leur débarquement. Un couple d’artisans maroquiniers, originaire de l’Eure, vient d’ouvrir son atelier, à Arromanches, peu de temps avant les festivités autour du D-Day. Des produits à glisser dans le sac à main fabriqués sur place de A à Z.
Quoi de mieux pour laisser une trace de soi -ou de son travail- que de s’implanter dans un lieu marquant de l’histoire, un lieu de mémoire. Eurois d’origine -de Conches-en-Ouche-, Olivier et Delphine Maingui, un couple de quarantenaires, ont ouvert, en avril dernier, leur atelier de maroquinerie à Arromanches -après quelques travaux-, dans une ancienne pharmacie, tenue il y a une vingtaine d’années par les parents de madame. "Nous avons lancé, il y a cinq ans, notre marque 5ème Génération pour avoir notre propre identité. Façonner pour les grandes marques, c’est bien, mais avoir sa collection, ce n’est pas mal non plus, pour laisser quelque chose de soi, pour passer de l’ombre à la lumière. Dans ma famille, je représente la cinquième génération de maroquiniers. Mon père, qui a 74 ans, continue d’exercer dans l’Eure" souligne le gérant qui compte aussi des neveux et nièces travaillant au sein de grandes maisons de luxe dans le département. Olivier Maingui possède de l’expérience dans ce milieu, même s’il a quitté la maroquinerie après son apprentissage, se dirigeant notamment dans l’univers automobile, avant finalement de revenir à ses premières amours.
"Je prends plaisir à pouvoir réaliser un produit de A à Z"
Olivier Maingui et le cuir, une histoire d’amour qui dure et que commente le principal intéressé : "Quand je descends dans l’atelier le matin, j’aime l’odeur de la matière qui emplit l’espace et le toucher. Il y a aussi ces couleurs qui changent. Ce n’est jamais le même produit. Ce qui me plaît c’est de pouvoir réaliser un objet de A à Z. On reçoit les peaux, qui sont déjà tannées et on termine la journée avec un produit fini, sobre, chic, simple et efficace" confie celui qui est tombé dans la marmite dès son plus jeune âge. Sa femme, en revanche, n’est pas du sérail, mais elle a adopté sa nouvelle profession au fil des années et s’y sent à merveille. Un travail en couple, tout en complémentarité. "Delphine gère la communication sur les réseaux sociaux, mais aussi la coupe, le montage et la teinture. Chapeau, car elle n’y connaissait rien au départ" salue, admiratif, son mari. Madame a opéré une reconversion professionnelle au contact de monsieur, après avoir exercé pendant une quinzaine d’années à Poitiers comme ingénieure en environnement.
Porte-clé, sous-verre en cuir, sacoche de pétanque...
Arromanches, commune du souvenir... Olivier et Delphine Maingui confectionnent une gamme de porte-clés à l’effigie du Débarquement de juin 1944. On retrouve également des produits génériques. "Nous faisons de la petite maroquinerie, tout un tas de choses qui vont dans le sac à main : porte-clé, porte-monnaie, porte-passeport, étiquette de bagage, sous-verre en cuir, étui à stylo, sacoche de pétanque et bientôt des ceintures". Pour un porte-clé, comptez 15 à 20 euros, 35 à 40 euros pour un porte-monnaie. Des objets disponibles sur le site internet de 5ème Génération ou directement à l’atelier-boutique d’Arromanches, situé rue Colonel-René-Michel, à cinquante mètres de la mer -atelier avec une dizaine d'engins permettant de tout fabriquer sur place : machine à parer, machine à coudre, presse...-. 80% des commandes proviennent de professionnels, qui ont besoin de cadeaux publicitaires, des choses spécifiques à leur image, comme une série de 2 500 porte-clés pour une compétition sportive dans les Ardennes, 1 000 autres pour une agence immobilière. A Arromanches, on n’oublie ni le passé, ni ses origines : Eurois d'origine, Olivier et Delphine Maingui vendront, dès la fin mai, leurs produits à Douains au sein de la maison des métiers d’arts de McArthurGlen.