Unique en Pays-de-la-Loire : le centre de cancérologie du Mans s'offre un "CyberKnife"
9 janvier 2023 à 15h37 par Jonathan Lateur
Connaissez-vous le "CyberKnife" ? Par sa précision, cet appareil peut s'attaquer à des tumeurs cancéreuses qui, auparavant, n'auraient laissé aux malades que peu de chance de s'en sortir. Le centre de cancérologie de la Sarthe, au Mans, vient de s'équiper.
"CyberKnife" : au premier abord, le nom peut faire peur. Mais au contraire, c’est un équipement qui sauve des vies : un robot de pointe dans le traitement du cancer par radiothérapie, dont le nouveau centre de cancérologie de la Sarthe vient tout juste de prendre livraison. Il s'agit du vingt-cinquième specimen opérationnel en France, le seul et unique en Pays-de-la-Loire. Un bijou de technologie qui va permettre des progrès considérables sur certains malades : "Il y a des patients qui peuvent par exemple avoir des tumeurs pulmonaires ou des métastases cérébrales, qui sont des patients inopérables ou qui refusent certaines prises en charge thérapeutiques, à qui on va pouvoir désormais proposer cette alternative. Pour certains d'entre eux, on va avoir jusqu'à 80 ou 90% d'efficacité. Des patients qui seraient malheureusement décédés de l'évolution de leur maladie" explique le docteur Yohan Pointreau, qui espère pouvoir traiter dès à présent environ 200 à 250 cas par an, avec l'ambition d'atteindre "jusqu'à 400 personnes annuellement" une fois que les choses seront bien lancées, "d'ici un an ou deux" selon lui.
Un appareil ultra-précis, un champ d'application étendu
Autre point d'intérêt, la méticulosité du "CyberKnife" permet d'élargir le champ d'application de ce nouvel outil bien au-delà des cas de cancers : "Le fait d'avoir un dixième de millimètre de précision, ça nous ouvre des perspectives sur des traitements comme par exemple pour la névralgie du trijumeau, qui est une maladie qui donne des douleurs atroces sur le visage : la technique du CyberKnife permet de détruire la zone du ganglion qui provoque ces douleurs sans détruire autre chose autour" argumente le docteur Fabrice Denis, citant aussi "la possibilité pour cette machine de suivre les mouvements d'un élément que l'ont veut traiter" et qui va donc autoriser à soigner "certaines maladies cardiaques par exemple, très désagréables, qui engendrent des rythmes à trois-cents pulsations par minute" en allant traquer et neutraliser la cause du problème. "De quoi s'attaquer, donc, à des indications non cancéreuses, pour lesquelles on sait qu'on aura une très bonne efficacité" confirme le professeur Denis, en laissant entrevoir, déjà, l'acquisition, par son établissement, d'un deuxième "CyberKnife" d'ici trois ans.