1 500 kilomètres de vélo et 30 kilomètres d’alpinisme pour deux Falaisiens

Le philosophe Edgar Morin dit "La vraie nouveauté naît toujours dans le retour aux sources". Etienne Loisel et Antoine Retours, nés à Falaise il y a un peu plus de 30 ans, sont expatriés à des centaines de kilomètres de la cité de Guillaume Le Conquérant. Le premier, accompagnateur en montagne, est installé à Chambéry avec sa femme, elle aussi Falaisienne. Ce féru de sport, qui pratique le ski-alpinisme l'hiver et le trail ainsi que le vélo l'été, est également préparateur physique. A ce titre, il travaille pour la société "A Caen La Forme", dans la capitale du Calvados. Le second vit dans le Rhône depuis plusieurs années. Il est responsable des égoutiers de la métropole de Lyon. Deux amis d’enfance qui ont passé toute leur jeunesse à Falaise partageant le même amour du sport et de l’aventure. Ces deux-là ne sont pas avares de défis. Le plus spectaculaire date de 2019. Ils ont réalisé la première ascension aller-retour depuis le camp de base 1 du plus haut volcan du monde, le Nevado Ojos Del Salado au Chili -il s'élève à presque 6 900 mètres-. Une expédition en une seule fois, sans bivouac, sans acclimatation progressive, ce qui n'avait encore jamais été réalisé.

Falaise - Mont-Blanc - Falaise

Leur nouveau challenge, ils l’ont appelé "Retour aux sources". Ce samedi 6 août, Etienne et Antoine vont s’élancer de Falaise, à vélo, direction le Mont-Blanc, plus haut sommet d'Europe occidentale -4 810 mètres- dont ils vont partir à l’assaut, avant de reprendre la route, en se dirigeant vers la cité de Guillaume Le Conquérant. 1 500 kilomètres sur deux-roues, 30 kilomètres d’ascension du Mont-Blanc et ce en moins d'une semaine. "A la suite de notre challenge de 2019, on a eu un accueil exceptionnel à Falaise lors des projections du documentaire retraçant notre aventure. On voulait donc mettre notre ville au cœur du projet. Nous sommes amis depuis l'école primaire. Après le lycée, je l'ai perdu de vue, avec l'éloignement au moment des études supérieures, avant finalement de le retrouver quelques années plus tard. Ce qui nous rassemble : le sport. J'ai du mal à envisager un gros projet sportif sans Antoine" lâche Etienne.

"L'ascension du Mont-Blanc est plus difficile qu'avant"

En 2019, lors de leur projet au Chili, les deux comparses, qui avaient encore une vingtaine d'années à l'époque, s'étaient lancés dans une ascension longue de trente kilomètres à l'aller. Autant au retour, pour revenir au point de départ. C'est deux fois moins pour le Mont-Blanc mais avec plus de dénivelé. Entre 2 500 et 3 000 mètres au Chili, plus de 3 600 mètres cette fois. Ce sommet, Etienne Loisel le connaît plutôt bien. Il l'a gravi à quatre reprises, toujours à la journée. Il n'a jamais utilisé de refuge pour se reposer. Tout d'une traite. Mais la différence c'est qu'il n'avait pas 750 kilomètres de vélo dans les jambes, et surtout l'ascension du plus haut sommet français est devenue un brin plus ardue.

750 kilomètres en trois jours, seulement pour l'aller

Cette aventure sportive est le fruit de six mois de préparation. Mais, depuis des années, Etienne et Antoine font du sport. Le foncier est donc là. "Ce qui a changé pour moi, par rapport à d'habitude, c'est que je fais davantage de vélo depuis le début de l'année. Il ne faut pas arriver la fleur au fusil sur ce projet, il faut avoir roulé avant, car pour le trajet aller, entre Falaise et Bionnassay au pied du Mont-Blanc, nous allons pédaler pendant trois jours. Plus de 750 kilomètres en trois jours. 270 bornes la première journée, 350 la deuxième et 150 la dernière... Il faut quand même les encaisser". La préparation aura été marquée par de nombreux entraînements, entre quatre et six séances par semaine chacun. Une phase faite d’endurance sur le vélo, d’acclimatation à l’altitude et de prise de repères en haute montagne. Une phase au cours de laquelle des questions ont été abordées. "Nous nous sommes par exemple demandé si nous devions partir en autonomie complète ou avec assistance. La dimension aventureuse du projet est pour nous fondamentale. Ce qui signifie rouler avec des sacoches et des sacs à dos sur le vélo. Finalement, il y a eu un léger rétropédalage".

Plus de 7 000 euros de budget

Pour se concentrer sur le volet sportif, Etienne et Antoine peuvent remercier leur compagne respective, Marion et Nelly, qui vont suivre les deux champions du départ jusqu'à l'arrivée dans un véhicule au sein duquel deux caméramen vont filmer l'aventure sportive dans le but de réaliser un nouveau documentaire, comme en 2019. Les femmes vont gérer la logistique -les hébergements, la nourriture- pour que les deux Normands ne perdent pas de vue leur objectif. Tout cela a un coût. Le budget global du projet s’élève à environ 7 250 euros. Il y a le logement, les repas, le suivi en voiture, le matériel... Une campagne de financement participatif sera lancée prochainement. Se fixer des défis en altitude, c'est ce qui nourrit sportivement parlant Etienne et Antoine. Toujours plus loin, toujours plus haut, toujours plus fort. Guillaume Le Conquérant, dont la statue trône devant l’hôtel de ville de Falaise où l’on voit le redoutable combattant lever les yeux vers le ciel, ne dirait pas le contraire !

On peut prendre part à l'aventure

On pourra suivre en direct les deux sportifs tout au long de leur aventure, car ils seront équipés d'un tracker GPS. On pourra même y participer sur certaines portions. Etienne et Antoine veulent mobiliser un maximum de personnes le jour du départ. Tout un chacun est invité à parcourir quelques kilomètres à vélo en leur compagnie, le samedi 6 août, dès 8h : départ depuis la statue de Guillaume Le Conquérant, arrivée au même endroit. Un itinéraire balisé sera mis en place dans Falaise. Même chose lors de l'arrivée prévue le vendredi 12 août au soir.

Plus d'informations ici : https://www.facebook.com/tienos.loisel