Alençon : pas assez de noms féminins dans l’espace public ?

"Seulement 3% des rues alençonnaises portent le nom d’une femme" reconnaît la municipalité, qui n’est en la matière que l’héritière d’une longue tradition machiste... Mais les sirènes de la parité commencent à retentir : "la ville d’Alençon souhaite redonner davantage de place aux femmes sur l’espace public en s’efforçant d’augmenter la proportion de noms féminins en ville" lit-on dans un communiqué adressé aux rédactions ce jeudi 24 mars.

Ne pas renommer les rues actuelles

Modifier les actuels noms de rue ? Voilà qui serait à même "de causer des perturbations dans la vie quotidienne des habitants" réplique la mairie, estimant à juste titre qu’il en ira "différemment du choix de noms pour des lieux et bâtiments publics qui n’en disposent pas encore". Première étape : établir une liste de noms de femmes méritant qu’on leur rende hommage, en impliquant les conseils de quartiers et tout citoyen qui souhaiterait contribuer.

Les noms d'Ornaises privilégiés

Courant avril, un questionnaire sera disponible : on pourra y proposer "jusqu’à douze noms de femmes, aujourd’hui décédées, ayant marqué les esprits par leur parcours, leurs engagements et leurs actions" explique-t-on, en précisant que "les noms d’Alençonnaises ou d’Ornaises seront privilégiés". Au final, une liste d’une quarantaine de noms sera retenue par la municipalité pour baptiser "parcs, établissements publics, équipements sportifs et autres".

Peu de places féminines

Alors, pour rééquilibrer, verra-t-on bientôt une allée... "des Dames" qui permettra de contrebalancer la très masculine rue... "aux Sieurs" ? S'agissant des places, souvent emblématiques, le déséquilibre est criant : La Madeleine, Marguerite-de-Lorraine et Jeanne-d'Arc ne font pas le poids face au Maréchal-Foch, au Général-de-Gaulle, au Général-Bonet, au Commandant-Desmeulles, à René-Descartes ou encore à Auguste-Poulet-Malassis !