Blois : il propose de payer deux terrains de football de sa poche !

Publié : 21 octobre 2022 à 11h24 par Nicolas Terrien

Financer sur ses deniers personnels la réalisation de deux nouveaux terrains ? C’est bien ce que propose le président du Blois Foot 41, François Jacob, à la municipalité de Blois, à condition que cette dernière lui flèche le foncier. Opportunité ou embarras pour la ville ? Une réunion décisive doit se tenir le 28 octobre.

"Quand on offre un collier à sa femme, on ne laisse pas l’étiquette avec le prix !" : en habile tacticien footballistique, François Jacob botte en touche lorsqu’on le questionne sur la somme qu’il est prêt à prélever de ses deniers personnels pour financer deux nouveaux terrains de foot. Le chiffre de 400 000 euros a déjà fuité. Le président du Blois Foot 41 n’infirme, ni n’affirme... "Vingt-cinq ans que je donne mon corps à la science" se contente-t-il de dire, et la science en l’occurrence, c’est ce club dont il tient les rênes depuis le quart de siècle écoulé. En fait, la problématique est assez simple : depuis quinze ans, les deux terrains de la Boire et celui de Vienne ont disparu, alors qu’il y a toujours autant de footballeurs sur la ville. Et le stade des Allées-Jean-Leroi ne suffit pas au club, puisque les créneaux d’entraînement sont partagés avec d’autres disciplines, notamment l’athlétisme. "Il nous manque au moins  un terrain, alors autant en faire deux" justifie l’homme par ailleurs entrepreneur dans les travaux publics. "Pour l’heure, notre équipe de nationale 2, le quatrième niveau national, s’exerce sur un champ de patates à Saint-Georges !". Mais la Ville de Blois lui oppose un manque de moyens.

Titre :François Jacob :

Un geste généreux...


Lassé de voir quarante gamins s’entraîner sur un demi-terrain, et de batailler avec les services de la ville pour obtenir des créneaux, c’est justement sur ces derniers que François Jacob monte aujourd’hui."Je ne fais le procès de personne. Je dis juste que cela fait quinze ans que j’assiste à des réunions budgétaires, et on me dit que l’on construira des terrains lors de la prochaine mandature. Je n’y crois plus". C’est donc en mai dernier que l'idée a germé dans l’esprit du président des "sang et or" blésois : financer de sa poche deux terrains de foot en herbe, entourés d’une main courante, d’un éclairage, de vestiaires et de parkings. La condition ? "Que la ville me désigne le foncier où cela pourrait se faire". Sauf que depuis, aucune hypothèse n’est émise, alors que le président tourne son regard vers les abords de la piscine Agl’Eau. Lors de l’Assemblée générale du club ce jeudi 20 octobre au soir -la première en présentielle depuis le Covid-19-, aucun élu de l’exécutif municipal n’était présent, mais une réunion est programmée le 28 octobre. Peut-être une manière de déminer la prise de parole publique du président lors de cette soirée.

... Sans arrière-pensée ?


Il faut dire que le président du Blois Foot 41 se garde bien de souffler sur les braises, en attendant cette échéance du 28. Mais "il semblerait qu’il existe des difficultés pour obtenir des terrains qui correspondent à ma demande" relève-t-il déjà, en avertissant : "Je ne comprendrais pas qu’avec un tel cadeau, les élus puissent refuser ce mécénat". Joint par Sweet FM ce jeudi matin, le maire-adjoint aux sports de Blois, Joël Patin, renvoie à la fameuse réunion. Pour Malik Benakcha, élu d’opposition LR, "il serait incompréhensible que la ville décline cette chance". Même si en coulisse, certaines personnes s’interrogent sur les motivations du président du Blois Foot. "Je n’ai absolument aucune arrière-pensée" balaie François Jacob. Et à ceux qui prédisent un cadeau empoisonné, la réponse du "Jean-Michel Aulas" blésois ? "Cela fait vingt-cinq ans que je me donne sans compter, je  n’ai rien à prouver à ce sujet, je veux juste que les enfants puissent jouer au foot à Blois".

Titre :François Jacob :