Blois : la feuille de route de Marc Gricourt en 2025

Modifié : 12h48 par Nicolas Terrien

Resserrement budgétaire, vacance commerciale, grands projets urbanistiques, démographie, élections municipales... Aux commandes de la ville de Blois depuis 2008, Marc Gricourt donne le cap pour cette année 2025 dans un long entretien.

Sweet FM : Entre instabilité politique et incertitudes budgétaires, dans quel état d'esprit la ville de Blois aborde-t-elle cette année ?


Marc Gricourt : Dans un esprit de confiance et de mobilisation pour les habitantes et les habitants de Blois, et malgré le contexte que vous rappelez, car nous n'avons toujours pas de budget ! Mais nous à la ville, nous avons voulu voter notre budget comme d'habitude a la fin décembre, afin de ne pas freiner l'action publique, de ne pas décaler dans le temps nos accompagnements auprès du monde associatif et nos investissements indispensables et qui ont un impact sur l'activité de nos entreprises. Donc le budget a été voté en tenant compte de ce qui était prévu dans le projet de loi de finances par Michel Barnier. Nous verrons bien ce qu'il adviendra de celui voté par le gouvernement de François Bayrou, d’ici quelques semaines.


Néanmoins, est-ce qu'il y a quand même des arbitrages à faire, et qui se traduisent par des politiques suspendues, des renoncements ou des reports de projets ?


C’est vrai que nous avons regardé un peu plus précisément que les années précédentes là où nous pouvions encore faire des économies. Dans le fonctionnement interne de la municipalité, ce sont 500 000 euros d'économies supplémentaires que nous avons pu trouver, notamment sur les économies d'énergie, de carburant, etc... Et cela sans remettre en question l'évolution du régime humanitaire de nos agents. Nous avons aussi demandé un effort aux associations, avec une enveloppe diminuée de 100 000 euros par rapport à l’an dernier. Sur les investissements, il n'y a pas de renoncement puisque le cabinet Klopfer qui nous accompagne sur la prospective pluriannuelle jusqu’en 2028, confirme que nous sommes en capacité de porter tous les projets que nous avons envisagés. Pour autant, il y en a deux que nous avons décalés après 2027 : la reconstruction de la cuisine centrale et la piste d’athlétisme couverte.

Titre :Ecoutez le reportage de Nicolas Terrien sur l'état des terrains de sport :

Sur l’état de certains terrains de sport qui sont difficilement praticables pour le football ou pour le rugby, les clubs restent en attente de réponses...


Il n’a échappé à personne que les conditions climatiques et la très forte pluviométrie de l'année passée ont dégradé plus fortement ces terrains, nous ne pouvons pas le nier. Il y a quelques semaines, j'ai demandé à mes services de faire un bilan et de chiffrer de façon très précise la réfection des terrains. Ainsi, nous devrions pouvoir confirmer dans les semaines qui viennent la remise en état du terrain de rugby (du stade Saint-Georges, ndlr). Il ne s’agit pas de remettre le terrain à neuf, mais de procéder à un grattage et à ré-engazonner. Nous sommes en lien avec le RCB, puisque ça va demander une immobilisation du terrain pendant tout l'été. Concernant le terrain de foot Jean Leroi, (au stade des Allées, ndlr) il est vrai que le terrain d'honneur nécessite une réflexion totale. Nous sommes sur un chiffrage autour d’un million d'euros, et cela n'est pas prévu dans notre plan pluriannuel d'investissements sportif à court terme. Nous attendons le devis précis, et nous arbitrerons pour l'année 2026 en priorisant ce projet si nous le pouvons.

La question de la vacance commerciale : on a eu le sentiment que son taux a augmenté dans l'hyper centre-ville. Vous nous le confirmez ? C'est une tendance qui se poursuit ?


C’est une tendance observée depuis 2023 et début 2024 ? Comme partout en France, elle est liée à des difficultés vécue par des activités comme l'équipement de la personne, l'habillement… De plus, les modes de consommation ont évolué. Et il y a aussi une autre réalité qui est celle de loyers souvent excessifs qui mettent en difficulté certaines activités économiques dans le centre-ville. Tout cela cumulé nous a amené à un relèvement du taux de vacances à 9%. Nous sommes redescendus depuis quelques mois puisqu'il y a eu des ouvertures de commerces, et il y en aura d'autres dans les semaines et les mois à venir. Ainsi, nous devrions retrouver un taux de vacances autour de 8% sur ce premier semestre, ce qui est satisfaisant quand on compare avec des villes de même strate qui affichent des taux moyens autour de 13%.

Titre :Ecoutez le reportage de Nicolas Terrien sur l'état du commerce à Blois :

Dans ce contexte, quid de l'avenir du "carré Saint-Vincent" ? Où en est-on précisément de ce projet d’implantation commerciale et que pourrait-il s’y passer en 2025 ?


Déjà, en 2024, nous nous sommes séparés du promoteur qui s'est retrouvé en difficulté financière depuis l'inflation. Nous avons donc repris le dossier, nous lancerons dans les prochaines semaines un nouveau marché pour construire la future halle maraîchère alimentaire. Ce qui est acté à court terme, c'est la construction d'un bâtiment pour des commerces et du tertiaire en lieu et place de l'ancien collège au bénéfice notamment de la région Centre-Val-de-Loire puisque le Conseil régional a fait le choix de transférer la maison de la région à cet endroit. Donc nous aurons un bâtiment qui pourrait sortir de terre à partir de la fin de l'année 2025 début 2026, La future halle pourrait voir un démarrage des travaux dans le tout début de l'année 2026.

Quels seront les projets emblématiques qui verront le jour en 2025 ?


Il y en a beaucoup. Le quartier gare qui entre dans sa phase finale avec un bâtiment qui va commencer à sortir de terre au printemps et et puis le le dernier normalement l'année prochaine donc. Nous attendons aussi la livraison de la résidence senior à partir du mois d'avril et puis le gymnase de l’INSA porté par Agglopolys qui sera livré à l'été 2025. De façon très claire. C'est une métamorphose de cette entrée de ville par le chemin de fer. L’idée, c'est de retrouver des activités et des habitants dans le cœur de l'agglomération et on sait combien notamment le volet logement est important puisque cela contribuera aussi à la dynamique commerciale en centre-ville.


La ville gagne des habitants puisque entre 2016 et 2022, c'est 1 500 habitants de plus. Au-delà d’une évidente satisfaction, est-ce que l'objectif à terme est de passer la barre des 50 000 habitants ?


Alors pas d'euphorie mais une satisfaction en effet puisqu'on a connu malheureusement depuis le tout début des années 2000 une baisse comme la plupart des villes dites moyennes. Nous sommes donc sur une courbe à nouveau dynamique à 0,5% par an. Cela démontre déjà l'attractivité de notre ville et donc tout cela va dans le bon sens. Parce qu’en effet, derrière tout cela, ce sont aussi des questions de recettes fiscales et de maintien d'une dynamique à l'échelle d'un territoire comme le nôtre entre Tours et Orléans. Le volontarisme politique que l'on porte à la ville et à l'agglomération, n’est pas étranger à cette dynamique démographique, à l'évidence.

Un mot sur les échéances de 2026, avec les élections municipales. Est-ce que vous voici d'ores et déjà en route pour un quatrième mandat ?


Moi, je suis en route depuis 2008, parce que ma conception du mandat électif, c'est de toujours être à l'écoute sur le terrain, dans une dynamique de projet, avec une équipe, et une administration pour mettre en place le projet sur lequel nous avons été élus. J'ai toujours la même motivation, j'ai toujours quotidiennement une idée derrière la tête pour améliorer notre ville et les conditions de vie des blaisoises et des blaisois. Après je n'exclus jamais rien et c'est aussi une décision que j'ai toujours partagée avec mes plus proches élus. Il reste encore quelques mois avant d'arbitrer un choix définitif. En tout cas, tout laisse à penser que je suis en tout cas en capacité de pouvoir poursuivre l'aventure municipale si mes collègues le souhaitent.


Et donc... c'est oui ?


C'est probablement oui, mais encore une fois je n'exclue rien, parce que je suis quelqu'un qui tient aussi compte de l'avis de mes collègues. Nous allons évidemment y travailler et y réfléchir un peu plus sérieusement. Là dans les semaines qui viennent...