Blois : rencontres à l’arrêt du bus qui sauve des vies

12 juin 2024 à 17h41 par Nicolas Terrien

Le "Bus du cœur des femmes" fait une étape de trois jours à Blois. Objectif : dépister les éventuels risques de maladies cardiovasculaires, première cause de mortalité féminine en France. Reportage.

"C’était en septembre 2021. En posant un sac dans ma voiture, j’ai soudain senti une compression thoracique très forte. De suite, j’ai réalisé que je faisais un infarctus" : ce témoignage, c’est celui de Joselyne. Très émue, la retraitée blésoise évoque la course contre la montre qui s’en est suivie, entre sa prise en charge par le Samu, son héliportage à Tours et la pose de deux stents. "Tout s’est passé entre 10h50 et 13h20, et aujourd’hui je suis là". Chaque année, les maladies cardiovasculaires -infarctus, AVC, cardiopathies...- provoquent 76 000 décès en France, soit 200 par jour ! "C’est la première cause de mortalité chez les femmes" ressasse sans relâche le professeur Claire Mounier-Véhier. Et c’est justement cette cardiologue du CHU de Lille qui est à l’initiative de la tournée du "Bus du cœur des femmes". Un véhicule qui sillonne actuellement la France, et qui s’arrête trois jours à Blois pour contrôler et informer plus de 300 femmes volontaires. "Depuis 2021, nous avons dépisté plus de 13 000 femmes grâce à cette initiative".

Titre :Ecoutez le reportage de Nicolas Terrien :

Huit femmes sur dix orientées vers des soins


Localement, l’équipe du "Bus du cœur des femmes" peut s’appuyer sur une centaine de professionnels de soins qui ont monté un véritable village de la prévention sur le parvis de la Halle-aux-Grains, à Blois, entre ces 11 et 13 juin, et sous l’égide du Contrat local de santé d’Agglopolys animé par Fanny Sluzaly : "Généralement, les femmes se concentrent d’abord sur l’état de santé de leur entourage avant de songer au leur" explique-t-elle en décrivant le processus de dépistage en dix étapes qui va d’un entretien individuel jusqu’aux dépistages. En tout, il faut bien compter une heure et demi ! Et Claire Mounier-Véhier l’assure, c’est plus qu’utile : "90% des femmes qu’on rencontre présentent au moins deux facteurs de risque cardiovasculaire, et plus de la moitié cumulent en plus deux facteurs de risque gynéco-obstétrique". De plus, cette démarche qui se propose d’aller directement à la rencontre des femmes a une autre vertu : elle permet d’intégrer 80% d’entre-elles dans un parcours de soins. "Oui, la prévention sauve des vies !".

Titre :Le professeur Claire Mounier-Véhier au micro de Nicolas Terrien :