Blois : un pour tous, et tous Poulain !

13 juin 2024 à 20h53 par Nicolas Terrien

Une semaine après l’annonce de la fermeture de l’usine Poulain de Villebarou, les représentants des salariés ont claqué la porte du Comité social d’entreprise (CSE) ce vendredi 13 juin.

"Nous ne lâcherons rien !" : depuis 7h ce vendredi 13 juin, plus de 200 personnes se sont rassemblées devant la grille principale de l’usine Poulain, propriété du groupe CPK Carambar & Co dont l’actionnaire majoritaire est le fonds d’investissement français "Eurazeo Paris". Une semaine auparavant, ses dirigeants avaient officialisé leur intention de fermer le site historique de Villebarou au 31 décembre 2024, laissant 109 salariés sur le carreau. "On est dépité" commente Vincent, après trente ans passés dans la chocolaterie : "Je suis d’un naturel optimiste, mais là...". Ainsi, syndicats et direction se sont rencontrés pour la première fois à l’intérieur de l’usine. Mais la réunion a tourné court... Une demi-heure, dont vingt minutes de suspension ! "A 9h au début de la réunion la direction nous a envoyé les livres (les documents explicitant ses intentions et ses justifications, ndlr) par mail" s’insurge Olivier Dupont, secrétaire du CCE central, alors que la règlementation imposerait une remise au moins une semaine avant le début des négociations.

Titre :Ecoutez le reportage de Nicolas Terrien :

Poulain, plus qu’une simple usine


Ainsi, on ignore encore ce que contiennent exactement ces documents. "Nous allons prendre le temps de les étudier à tête reposée, avec nos avocats" poursuit le représentant du personnel, conscient que les semaines et les mois qui viennent s’annoncent cruciaux. De côté de la CGT, on songe déjà à la riposte : "Nous verrons avec les salariés, mais il peut y avoir des grèves ou des débrayages" prévient le délégué syndical Tony Anjoran. A l’extérieur vers 10h30, plusieurs dizaines de personnes écoutent les comptes-rendus de participants, entre deux interviews pour les nombreux médias présents. Car Poulain, c’est plus qu’une entreprise. C’est une saga industrielle blaisoise entamée en 1848, et à laquelle de nombreuses personnes restent très attachées. En une semaine, le groupe Facebook "Blois solidaire de Poulain" flirte avec les 5 000 membres, et côté politiques, le ton se durcit envers le groupe. Car entretemps, le sujet est devenu un enjeu électoral local majeur à un peu plus de deux semaines de législatives anticipées que très peu de personnes ont vu venir.

Titre :Témoignages recueillis au micro de Nicolas Terrien :