Bourges capitale européenne de la Culture 2028 joue la carte régionale

26 mai 2024 à 22h48 par Nicolas Terrien

Le coup d’envoi des préparatifs en vue de Bourges 2028 a été donné... d’Orléans ! Car c’est tout le Centre-Val-de-Loire qui se rallie derrière la capitale du Berry pour bénéficier de cet événement qui sera le prochain temps fort international après les JO de Paris !

Comment Bourges a-t-elle gagné le droit d’être désignée capitale européenne de la Culture 2028 face aux trois métropoles régionales que sont Rouen, Clermont-Ferrand et Montpellier ? "Tout simplement parce que nous avons présenté un projet qui s’inscrit dans l’air du temps" explique Yann Galut, le maire de la ville qui deviendra la cinquième française à bénéficier de ce rayonnement international, notamment après Lille et Marseille. "Le jury était enthousiasmé par notre projet, mais était aussi un peu réservé en se demandant : vont-ils y arriver ?" se souvient l’édile qui a donc demandé au président de la région Centre-Val-de-Loire de mouiller la chemise pour pousser le projet berruyer. Jusqu’à cette date historique du 13 décembre 2023, Lorsque Bourges a été officiellement déclarée lauréate. "Bien sûr, c’est Bourges, mais c’est toute la région qui bénéficiera de ce rayonnement" assure Yann Galut devant les acteurs régionaux de la culture réunis le 22 mai dernier à Orléans.

Titre :Ecoutez le reportage de Nicolas Terrien :

Les mobilités douces mises au cœur du projet


Mais en quoi consiste ce fameux projet "dans l’air du temps" qui a coiffé au poteau trois capitales régionales ? "Je pense que l’on est à un moment où le sujet des villes moyennes en France et en Europe est important, car c’est là que se jouent beaucoup d’enjeux de société du XXIe siècle" indique Pascal Keiser. C’est lui qui assure le commissariat général de l’organisation de Bourges 2028. En résumé, l’ensemble du projet se positionne dans une stratégie bas carbone. "Nous attendons au moins trois millions de visiteurs que nous inciterons à se déplacer en train". C’est dans cet élan que les gares de Paris-Austerlitz, Blois, Bourges, Vierzon, Tours, Châteauroux et Orléans deviendront des "gares végétales" où paysagistes et artistes seront à la manœuvre pour transformer ces lieux de grand passage en espaces de démonstration artistique. "Il y aura aussi deux cars fonctionnant au bio-méthane qui feront le lien avec la ruralité".

On pourrait presque parler de mobilités culturelles, d’ailleurs, doublée d’une aventure créative unique qui va déferler sur le Berry. On parle déjà de plus de 1 000 projets artistiques et festifs en 2028, dont 200 créations associées dans l’ensemble de la région Centre-Val-de-Loire coordonnées par la future cité européenne des artistes Mélina-Mercouri. Les appels à projet seront lancés à partir de mars 2025, avec trois années de préparation ponctuées de premiers temps forts avant la grande cérémonie d’ouverture de "Bourges 2028 capitale européenne de la Culture". Un lancement qui sera imaginé par le directeur du Printemps de Bourges, Boris Vedel, et par la chorégraphe pionnière du hip-hop, Bintou Dembélé. "Il s’agira aussi d’envisager la phase d’héritage" précise Pascal Keiser. C’est-à-dire la pérennisation des infrastructures et des grands projets post-2028 qui auront contribué à mettre en lumière une ville et un territoire victimes de quolibets géographiques trop répandus, entre désert français et diagonale du vide... Mais ne pourrait-on pas dire que le vide est un espace rempli de tout ce qui reste à découvrir et à vivre ?

Titre :Pascal Keiser au micro de Nicolas Terrien :