Journée cruciale que celle de ce jeudi 23 janvier pour Dany Leprince : condamné pour le quadruple-meurtre de son frère, de sa femme et de deux de leurs filles commis à Thorigné-sur-Dué en 1994, le Sarthois était à Paris pour recevoir la décision de la commission d’instruction de la cour de cassation. Celle-ci a choisi de rendre un avis favorable et donc de transmettre le dossier à la cour de révision, qui devra dire si les éléments pointés "sont de nature à faire naître un doute sur la culpabilité de l’intéressé" est-il indiqué dans le communiqué transmis, sur place, aux journalistes.

Des témoignages remis en question  

Parmi les arguments qui ont joué en faveur de celui qu'on a très vite surnommé "le boucher de la Sarthe" : une "nouvelle mise en situation réalisée en 2023" qui a conduit les enquêteurs à remettre en question "la crédibilité des déclarations d’un témoin qui avait mis en cause le condamné". Par ailleurs, "des éléments remettent en cause une expertise qui avait conclu à la crédibilité du témoignage d’une enfant de deux ans et demi, fille et soeur des victimes, ayant survécu au drame" ajoutent les services de la commission d'instruction de la cour de révision.

Le 5 septembre 1994, les gendarmes avaient découvert à leur domicile situé légèrement à l'écart du centre-bourg de Thorigné-sur-Dué Christian Leprince, son épouse Brigitte, leurs filles Sandra et Audrey, tués de manière visiblement "sauvage" à en juger par les traces de sang  jonchant les lieux. La plus jeune de la fratrie avait pour sa part été retrouvée vivante, dans sa chambre. Dany Leprince, frère de la victime, installé dans la maison voisine, avait rapidement été accusé par sa femme Martine, appuyée par leur fille Célia. Au cours des premières heures d'interrogatoire, l'intéressé avait avoué une partie des faits, avant des nier, tout aussi rapidement, en bloc et dorénavant depuis près de trente ans, dont dix-huit en prison.