Foot fauteuil : la force collective du club de Rouen
10 septembre 2024 à 16h40 par Julien Dubois / crédit photo : Sweet FM
La période paralympique qui vient de s'achever a mis en lumière le milieu du handisport, jusqu'à des disciplines absentes de ces jeux. A Rouen, le club de foot fauteuil a repris l'entrainement début septembre. L'une de ses deux équipes évolue en première division du championnat de France.
Le plaisir de se retrouver, après la pause estivale. Les joueurs de foot fauteuil de Rouen ont repris l'entraînement, début septembre, au "gymnase Hébert" de Canteleu. Cette discipline, qui s'adresse à des personnes dont le handicap ne permet pas la pratique d’un autre sport collectif, se développe depuis une trentaine d'années dans l'hexagone, et dispose donc d'un club d'envergure dans l'agglomération. L'une de ses deux équipes évolue même dans la première division du championnat de France. "C'est un fauteuil électrique équipé de pare-chocs, et avec ce pare-chocs on contrôle la balle, on frappe, on fait des passes et on essaie de marquer des buts au maximum, et de moins en prendre" explique Antoine, l'un des joueurs, pour qui ce sport est une échappatoire au quotidien et lui permet de "se surpasser".
"C'est un ensemble"
Et si certaines règles diffèrent du football valide, comme les phases d'attaque durant lesquelles deux joueurs ne peuvent se retrouver seuls face au gardien, le spectacle est tout de même au rendez-vous. Les quatre membres d'une équipe combinent la maniabilité de leur engin avec la précision du geste, toujours dans un esprit collectif, assure Kévin : "C'est ça ce qui me plaît le plus, c'est d'être en équipe. Je ne suis pas très branché sport individuel, je préfère que les choses ne dépendent pas que de moi mais que ça vienne de tout le monde, et si je marque un but, c'est grâce à moi et aux autres aussi. C'est un ensemble".
Se maintenir en D1
Les deux équipes s'entraînent deux fois par semaine. Des séances souvent axées sur le travail des combinaisons, car "le foot-fauteuil, ça va très vite en phases arrêtées" assure Xavier Leseigneur, l'un des entraineurs, qui vise le maintien en D1 avec l'équipe première. "Ce sera notre deuxième année dans l'élite, donc c'est dur d'y rester, mais on va essayer de le faire plus facilement que l'année dernière où ça a été tendu jusqu'à la fin" confie Charles. La seconde équipe tentera pour sa part de monter en 2e division à l'issue d'une saison qui démarrera au mois de décembre.
Des demandes pour intégrer les jeux
Et à l'issue de cette période paralympique, les dirigeants espèrent que les jeux de Paris feront évoluer le regard sur le handisport, faute de pouvoir y participer. "Ce n'est pas faute d'avoir demandé. Au départ, on a répondu à la fédération internationale qu'on n'avait pas assez de pays qui représentaient la discipline, et maintenant, on entend dire que c'est un sport motorisé, et qu'aux jeux, il n'y a pas de sport motorisé" explique François Masquelier, l'un des entraîneurs. Il existe toutefois depuis 2007 une coupe du monde, que la France a remporté à deux reprises.
En quête de nouveaux moyens humains et financiers
Le club de Rouen organise également diverses actions tout au long de l'année, afin de trouver des financements pour se doter des meilleurs équipements, dont ce fauteuil américain, "avec un centre de gravité très bas, et une réactivité vraiment élevée". L'encadrement souhaite le généraliser, mais son coût, environ 12 000 euros, est un sérieux frein. Un camion est également recherché dans le cadre des déplacements, ainsi que des bénévoles, ne serait-ce que pour assurer l'entretien du matériel.
Titre :Ecoutez le reportage de Julien Dubois :