L’emploi à domicile en plein essor en Normandie

Il y a des professions où trouver un travail ne semble pas un défi insurmontable dans la mesure où la demande ne manque pas. Amélie Leblanc occupe depuis quelques mois le poste d’assistante d’agence chez O2, près de Caen, à Fleury-sur-Orne, qui a ouvert ses portes à l’été 2020. Elle est passée de l’autre côté de la barrière récemment, "car j’avais envie d’évoluer et aussi parce que j’ai des problèmes de dos" explique celle qui auparavant était aide-ménagère et garde d’enfants -elle a notamment été huit ans à son compte en tant qu’assistante maternelle-. Amélie Leblanc gère dorénavant les embauches ou encore les plannings des intervenantes qui travaillent au domicile des clients de O2 -uniquement des particuliers-. Tous les types de profils sont demandeurs, aussi bien des familles que des célibataires ou encore des seniors : "S'agissant des seniors, on est là pour les aider dans leur quotidien au niveau du ménage et c’est à peu près tout, car nous n’avons pas encore l’agrément pour faire les soins, mais la demande est en cours".

La Normandie, deuxième région qui recourt le plus à l’emploi à domicile

L'agrément constitue un précieux sésame dans un secteur hyper concurrentiel. Et les chiffres montrent que la demande est grandissante : il ressort du baromètre de l'Observatoire de l'emploi à domicile publié récemment qu'avec 193 080 particuliers employeurs en 2020, la Normandie se classe en deuxième position des régions françaises qui recrutent le plus dans ce domaine -après les Pays-de-la-Loire-, notamment pour l’activité d’accueil du jeune enfant, assistantes maternelles et gardes d’enfants à domicile, mais aussi pour l’accompagnement aux gestes essentiels de la vie quotidienne des personnes en situation de perte d’autonomie. Selon ses projections, 47 685 emplois seront à pourvoir dans le secteur de l’emploi à domicile en Normandie d'ici à 2030, pour remplacer les départs en fin de carrière de salariés aujourd’hui en activité et répondre à la croissance des besoins d’accompagnement à domicile des plus âgés.

Des métiers porteurs, mais pas toujours considérés à leur juste valeur

Si on en croit les prévisions, les candidats ne devraient pas manquer d’opportunités professionnelles dans l’aide à domicile. Mais les postes à pourvoir seront-ils attractifs, notamment au niveau des salaires ? Réponse d’Amélie Leblanc, qui connaît bien le sujet : "Nos intervenantes sont payées au taux horaire du Smic. Mais, elles ont aussi, et c’est la volonté de notre gérante, des petits plus pour gonfler le revenu, comme des primes de déplacement, rémunérations à la fois du kilomètre parcouru et du temps passé en voiture", explique la lauréate de la catégorie garde d’enfants des trophées des services à la personne Normands 2022 -concours dont l’objectif est de mettre en valeur ces métiers "parfois pas très bien reconnus"-. Est-ce suffisant, est-ce assez rémunérateur ? "Dans ce secteur d’activité, les marges ne sont pas énormes, on travaille avec de l’humain, Nos missions ne peuvent pas être réalisées par des robots. Ce qui montre l’importance du personnel mais il y a malheureusement énormément de charges salariales" estime-t-elle.