Mer : après la pluie... l’heure des comptes !
Publié : 8 juin 2022 à 21h47 par Nicolas Terrien
Mer a subi d’importants dégâts suite aux violentes averses tombées samedi 4 juin. Aucune victime heureusement, mais des conséquences financières, économiques et morales dans cette commune loir-et-chérienne.
"Je n’ai franchement pas le cœur à ça, je suis désolé..." : ce gérant d’un petit supermarché du centre-ville de Mer n’est pas prêt à témoigner, trop occupé à vider des cartons pourris par l’eau dans une benne posée juste à l’entrée de son magasin fermé. Comme bien d’autres habitants ou commerçants, il se remet doucement de cette pluie violente qui s’est abattue sur la commune ce samedi 4 juin vers 16h. "En une demi-heure, c’est cinquante millimètres d’eau qui est tombé !" explique le maire, Vincent Robin. Certains résidents auraient même relevé jusqu’à quatre-vingt millimètres au niveau de la Tronne, le petit cours d’eau qui est vite sorti de son lit. "C’est du jamais vu à Mer !" assure l’édile, en se réjouissant néanmoins qu’aucune victime ne soit à déplorer malgré une trentaine d’intervention des pompiers. La plupart des actions de secours ont eu lieu en centre-ville. Dans les quartiers les plus récents, les bassins de rétention ont bien fonctionné. C’est au niveau des toitures ou des huisseries que l’eau a réussi à pénétrer dans les intérieurs.
Titre :Vincent Robin :
Inondations et coupures de courant
Smartphone en main, Vincent Robin montre une vidéo de la gendarmerie de sa ville : "Les bâtiments ont été livrés il n'y a même pas un an". Pourtant, on y voit les véhicules les roues dans l’eau, et même d’importantes infiltrations jusque dans le bureau du major. Tous les édifices communaux ont été touchés à différents degrés. La mairie, les écoles... Même la célèbre halle de Mer s’est retrouvée avec deux centimètres d’eau passés sous les portes. Plusieurs centaines de logements se sont retrouvés sans électricité, dont certains pendant plus de vingt-quatre heures, comme dans le quartier des Herbilly dont les dernières maisons ont été reconnectées au réseau dimanche à 22h30 ! "Les services se sont rapidement mobilisés, beaucoup d’habitants aussi se sont chargés de nettoyer leur rue" se félicite le maire qui n’a dû procéder à aucun relogement d’urgence suite à ces intempéries.
Chômage technique chez "Colipost"
Ces violentes trombes d’eau se sont aussi abattues sur la zone d’activité des Portes-de-Chambord, au nord de la commune. Les deux bâtiments du magasin "But" ont été endommagés, comme ceux de "Continental" et "Agilys" dont la construction est pourtant très récente. Du côté de "Colipost", ce sont carrément des parties de la toiture qui se sont effondrées. Toute activité a été immédiatement stoppée sur cette plateforme qui traite plus de 200 000 colis par jour. "Ce sont donc 180 personnes qui se retrouvent en chômage technique" déplore Vincent Robin. "En attendant, Colipost va louer un autre entrepôt à proximité". Mais l’activité sera forcément ralentie, avec 35 000 colis quotidien, au mieux. Au petit supermarché G20 en coeur de ville, le faux-plafond s’est gorgé d’eau, et des dalles sont tombées. Le magasin est donc toujours fermé, le temps de procéder à des travaux. Mais aucune réouverture n’est prévue avant le 15 juin, au moins. Son gérant attendait un huissier ce mercredi midi pour procéder aux constatations avant de déclencher les processus d’indemnisation.
Titre :Vincent Robin :
Le classement en catastrophe naturel demandé
C'est ce qui occupe les esprits, maintenant que le gros du nettoyage a été fait : "J’ai demandé le classement de la commune de Mer en état de catastrophe naturelle auprès de la préfecture" annonce Vincent Robin. Une commission préfectorale doit se réunir dès ce vendredi 10 juin pour statuer. A présent, à chacun de faire ses propres démarches auprès des compagnies d'assurance, particuliers comme professionnels... Ou collectivités ! "On ne sera pas loin des 100 000 euros de dégâts pour la commune, j’en suis sûr", affiche le maire de Mer, en découvrant en le disant la facture de l’élagage des arbres qu’on lui présente. "Regardez ! 12 000 euros rien que pour les arbres !". Et c’est sans compter les 100 heures de travail des agents municipaux... Mer se souviendra de son long week-end de Pentecôte 2022 !